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Les carnets de Cathy

 

Croyez pour être forts. Aimez pour être heureux. Victor Hugo

 

Le chuchoter autour de moi pour perpétuer ton souvenir

Le dire pour ne pas t’oublier, toi que je ne peux plus nommer

Et le garder comme un trésor dans les plis secrets de mon cœur 

Pour que toujours je me souvienne du tendre écho de ses syllabes

Papa

 

Capitaine

Ton navire restait à quai, vaste et couvert d’un toit, dix petits mousses il abritait.

Coiffé d’une éternelle casquette, bleue ou blanche, selon l’occasion, d’une main ferme tu barrais.

Avec toi nous avons voyagé de Maîche à Frontignan, de Frontignan à Maîche, découvrant de ton cœur les plus beaux paysages.

Mais les plus grands voyages tu les as faits sans nous, dans ta tête ! Voyageant par l’esprit.

Combien de livres et de romans ? Combien d’histoires et de récits ? Lus et racontés avec passion, à nous autres, trop souvent indifférents !

Oh capitaine de nos cœurs qui jamais ne quitta le pont, tu vogues à présent libre, sur l'océan du ciel, découvrant pour de vrai les terres imagi- nées.

Car pareil à l’oiseau qui vole dans l'azur, ton esprit désormais s’est uni à l’espace.

Étonnant albatros aux ailes de géant, condamné par l'arthrose à replier tes rêves,

Reviens, si tu nous entends,

caresser de ton aile nos cœurs de naufragés et sécher par ton vol nos larmes de petits mousses.

Cath. Gaillard-Sarron 15.8.05

 

Ne dites pas : mourir. dites : naître. Croyez.

Victor Hugo

L' E N V O L

 

 
Mon premier carnet, dédié à mon papa.
 
Poèmes et haïkus sur le deuil
 
Une dernière fois voir briller le soleil et fermer les yeux.
 
Figure de la mort
Les visages se défont
Tombent les masques.
 
Garder confiance
Aimer encore, aimer sans voir
Croire...
 
Temps de vivre, temps de mourir
As-tu fait tes bagages ?
La mort n’attend pas !
 
Silence au-dehors
Tumulte au-dedans          
La mort passe.
Tombe ouverte
Les vivants se referment
la mort sépare
 

Je ne suis pas seule, je suis avec tous ceux qui souffrent et tous ceux qui aiment...

Poèmes extraits du carnet L'envol

 

Le dernier voyage

 

Une dernière fois

 

Terre engloutie 

  Naufrage 
 

la matrice initiale

  Pierrot  

Souffle de vie


LE DERNIER VOYAGE
 

Juste après l’aube ce matin

Tu as pris la route du ciel

Sans nous tu t’es mis en chemin

Pour aller chercher le soleil

 

Tu es parti sans prévenir

Le cœur serré sur un sourire

Nous délivrant pour tout message

La paix gravée sur ton visage

 

Mais ton voyage vers la lumière

A empli nos coeurs de chagrin

Car il nous prive de ta chaleur

Et fait de nous des orphelins ;

 

Où que tu sois sur le chemin

Entends Papa notre prière

Que notre amour guide tes pas

Comme tu as su guider les nôtres

Et qu’il éclaire ton passage

Comme tu as éclairé nos vies.

 

Vaillant capitaine au long cours

Vogue pour toujours sur notre amour.

 

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 UNE DERNIÈRE FOIS

Le prononcer encore une fois

Ce mot qui est mort avec toi

Le formuler de vive voix

Pour ne pas m’éloigner de toi

 

Le chuchoter autour de moi

Pour perpétuer ton souvenir

Le dire pour ne pas t’oublier

Toi que je ne peux plus nommer

 

Le prononcer encore une fois

Ce mot que je n’entendrai plus

Le murmurer dans le silence

Maintenant que tu es parti

 

L’exprimer une dernière fois

Ce mot que je ne dirai plus

L’épeler une ultime fois

Ce petit mot que j’ai chéri

 

Et le garder comme un trésor

Dans les plis secrets de mon cœur 

Pour que toujours je me souvienne

Du tendre écho de ses syllabes

Papa…

 

TERRE ENGLOUTIE
 

Tel un marin perdu qui erre sur la mer

Et crie, soudain heureux, voyant la côte au loin :

Terre, terre !

Mon cœur gonflé de peine crie sa souffrance au vent

Et hurle au silence ces mots désormais vides :

Père, père !

Car il n’y a plus de terre pour mon cœur égaré

Plus d’île ou de presqu’île où poser mon amour

La mort en un instant a tout fait disparaître

Engloutissant d’un coup celui que j’aimais tant

Et sans fin je dérive sur l’eau de ma tristesse

Recherchant dans la houle des fragments de bonheur ;

A présent plus de bras pour serrer mes épaules

Plus de sourire aimant pour accueillir mes pas

Ta voix s’est envolée, ton regard s’est éteint ;

Plus de ciel dans ma vie et d’étoiles dans mes nuits

Plus de joie dans mon cœur et de père à aimer...

Et j’erre dans la tourmente comme un vaisseau fantôme

Les cris de ma détresse déchirant les ténèbres :

Mère, mère…

 


NAUFRAGE

 

Loin de vous frères et sœurs aimés

Mon cœur se gonfle et se déchire

Telle une voile dans la tempête

Il claque au vent du désespoir.

 

Dans la communion de nos larmes

Ma plaie brûlante j’avais lavé

Mais ma souffrance est indicible

L’absence a ravivé sa perte.

 

Sur l’océan de ma douleur

Sans votre amour à mes côtés

J’affronte seule les rouleaux

Qui mettent mon cœur en lambeaux.

 

Dans le silence de la nuit

Sa voix murmure à mon esprit

Je le vois danser et chanter

Serrer Maman tout contre lui.

 

Je navigue les yeux fermés

Sur mon radeau sans gouvernail

Disparaissant entre les vagues

Qui m’entraînent au fond du passé.

 

Tous mes souvenirs me font mal

Broyant mon âme de chagrin

Car désormais de sa présence

À tout jamais ils sont vidés.

 

Sur mon esquif en perdition

Claque la voile de l’absence

La mort a volé sa parole

Et emporté son doux sourire.

 

Aujourd’hui mon cœur s’est brisé

Et il chavire de tristesse

S’en est allé le capitaine

Qui barrait notre beau vaisseau.

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LA MATRICE INITIALE
 

Dans le ventre du monde

Où tu es retourné

Le cœur et l’âme ceints

De notre amour serein

Tu parles avec faconde

Aux étoiles étonnées

Nimbant de ta lumière

La voûte interstellaire.

 

Désormais délivré

De sa lourde cuirasse

Ton esprit libéré

Se déplace avec grâce

Il file dans l’espace

Aux reflets irisés

Éclairant de sa trace

Toute la voie lactée.

 

Dans le ventre du monde

Où tu es retourné

À jamais préservé

De la faucheuse immonde

Accompagne nos pas

Dans le monde d’en bas

Et souffle dans nos cœurs

Toujours empreints de peur

Cet amour éternel

Qui emplit tout le ciel.

 

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PIERROT

 

Il était fort, il était tendre,

Il avait du ciel plein les yeux

Et du soleil au fond du cœur

 

Il parlait fort, il parlait bien,

Il avait des mots plein la tête

Et des sourires au coin des lèvres

 

Il avait tant de choses à dire

Il avait tant de choses à lire

Il était la petite musique

Qui faisait tourner tous nos cœurs

 

Ses yeux étaient comme des étoiles

Vifs et brillants d’intelligence

Il nous apportait ses lumières

Nous éclairait de son savoir

 

Il aimait danser et chanter

Et faire la fête avec nous tous

Il aimait les livres et Blaky

Sa famille, le vin et la vie,

Il aimait surtout sa Mimi

Avec amour, de tout son cœur,

 

Il était notre capitaine

Tenant la barre de la maison

Mais s’est brisé le mât d’misaine

À l’aube d’un jour de tempête.

 

Il avait du ciel plein les yeux

Il était fort, il était tendre,

Et nous l’aimions infiniment.

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SOUFFLE DE VIE

 

J’avance, le corps et l’âme emplis du souffle de la vie,

J’existe, oublieuse un instant de ta cruelle absence,

Je vis, en dépit du chagrin qui alourdit mon cœur.

 

Je marche dans la nuit qui jaillit de mes pas

Et ma douleur s’apaise face au soleil couchant

Car pareille à l’aura qui encercle les cieux

Ta lumière irradie au-delà des ténèbres

Et emplit de présence la béance du vide.

 

J’avance à ta recherche sous la lune argentée, pas à pas,

Mes larmes se mélangent à la terre en jachère, goutte à goutte,

Mais je progresse… en dépit de ce voile qui obscurcit mon cœur.

 

Je contemple les monts qui bordent l’horizon

Et s’y dessine un homme couché sous les étoiles

Et ma peine remonte face à cette illusion

Car pareille à cet être qui veille sur les nues

Désormais je te veille, père, pour l’éternité.

 

Et je pleure, le cœur et l’âme emplis de tant de souvenirs,

Je pleure, terrassée par la mort qui t’emporta soudain,

Je pleure, car je suis et je reste... alors que tu n’es plus.

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