L A M U S I Q U E D E S M O T S |
Recueil illustré de 25 photos et composant le CD
"La musique des mots".
Les mots sont des ponts, des passerelles qui permettent de relier les gens entre eux. Ils participent à la construction et au maintien des relations. Ils sont fondateurs de vie, créateurs de liens.
Et même s’ils semblent parfois impuissants à traduire les sentiments qui nous agitent, ils restent les véhicules privilégiés qui permettent aux émotions de circuler. Ils peuvent sembler vides, mais ils ne sont jamais vains quand l’amour et la compassion les animent. Car ce n’est pas tant la forme que le fond qui importe. Comme les cordes de l’instrument conduisent les notes aux oreilles et font entendre leur mélodie grâce à leurs vibrations, de même les mots sont des véhicules qui transportent les émotions à l’esprit et au cœur et font vibrer l’âme à leur musique inaudible.
Écoute et tu saisiras ce qui entre les lignes ne sera jamais dit...
Poèmes extraits du carnet La musique des mots
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J'ai rêvé |
Écoute et tu entendras
Ce qui derrière les mots fait vibrer toute vie !
Écoute et tu saisiras
Ce qui entre les lignes ne sera jamais dit !
Ce que le cœur entend et que tait la raison,
Ce que l’âme comprend baignant dans l’émotion,
Toutes choses sensibles
À jamais illisibles.
Car tapi entre les phrases
Si tu sais te mettre en phase
Est un étrange langage
Ouvert à d’autres rivages,
Si tu sais le déceler
Si tu sais tourner la clé,
C’est au monde de l’esprit
Que tu accèdes l’ami.
Car les mots comme les croix,
Témoins de ce qui n’est plus,
Ne sont que les tombeaux froids
De nos émotions perdues
Et les phrases les plus belles
Sont autant de lettres mortes
Quand pour vibrer avec elles
Il faudrait ouvrir la porte.
Maintenant quand tu liras
La musique tu entendras,
Celle qui fait parler l’esprit
Celle qui fait tourner la vie
Enfin tu auras compris
Que pour faire vivre les mots,
Il faut aimer jusqu’aux maux
De celui qui les écrit.
Écoute et tu entendras
Ce qui derrière les mots fait vibrer toute vie !
Écoute et tu saisiras
Ce qui entre les lignes ne sera jamais dit !
Ce que le cœur entend et que tait la raison,
Ce que l’âme comprend baignant dans l’émotion,
Toutes choses sensibles
À jamais illisibles.
Poème lu à la RTS le 21.8.12
Qui parles avec le vent, le ciel et les étoiles,
Ô toi le poète qui sens la vie et sais la dire,
Dis la vie qui passe à travers toi !
Si les philosophes sont les penseurs du monde,
Les poètes en sont les rêveurs, les passeurs
et… les vrais « panseurs ».
Poème lu à la RTS le 21.8.12
Viens t’asseoir auprès de moi
Mettre ta main dans la mienne
Viens poser sur mon épaule
Ta tête emplie de chagrin
Écoutons dans le silence
A l’abri de ce vieux chêne
Souffler le vent dans les branches
Et ton cœur battre sa peine
Viens pleurer auprès de moi
Le temps que passe l’orage
Viens chercher entre mes bras
Un rempart à ta souffrance
Regardons dans le silence
A l’abri de ce vieux chêne
Le vent pousser les nuages
Et ton cœur chasser la peine
Viens t’asseoir auprès de moi
Partager ton désarroi
Viens déposer ton fardeau
Pour alléger ton envol
Écoutons dans le silence
A l’abri de ce vieux chêne
Chanter l’oiseau dans l’azur
Et le vent porter ton rire
Reviens pleurer près de moi
Quand ton cœur est dans la peine
Reviens baigner de tes larmes
La terre que je t’ai promise
Et tous les deux en silence
A l’abri de ce vieux chêne
Nous regarderons éclore
Les fleurs de notre amitié.
J’ai rêvé d’une terre où les hommes s’aimaient
Où libérés des fers tous ensemble ils chantaient
J’ai rêvé d’une terre où l’amour triomphait
Où devenus des frères tous en paix ils vivaient
J’ai rêvé cette terre comme un nouvel Eden
Débarrassé des guerres, des misères et des haines,
Où le chant des oiseaux remplaçait les canons
Où les coups de bâton ne brisaient plus les dos
J’ai rêvé cette terre comme un Eldorado
Où tous enfin égaux, s’estompaient les frontières,
Où l’argent des canons ressuscitait la vie
Où toutes les nations en respectaient le prix
J’ai rêvé cette terre comme un divin tableau
Où noirs et blancs de peau brillaient dans la lumière
Où les couleurs du monde dansaient main dans la main
Où s’étalait demain au milieu des colombes
J’ai rêvé cette terre comme une symphonie
Où amour et passion dirigeaient l’Univers
Où tous en harmonie s’écoutaient sans efforts
Où les cœurs en accord vibraient à l’unisson
J’ai rêvé cette terre comme un ardent poème
Où des pieds par milliards en composaient les stances
Où des voix par milliards en scandaient l’espérance
Où la force des vers était l’arme suprême
J’ai rêvé d’une terre où les hommes s’aimaient
Où libérés des fers tous ensemble ils chantaient
J’ai rêvé d’une terre où l’amour triomphait
Où devenus des frères dans la paix ils vivaient.
Le matin souvent le soir
On les voit par les chemins
Sur les routes ou les trottoirs
Aller faire pisser leurs chiens
On les repère facilement
Les propriétaires de chiens
Une laisse dans la main
Ils avancent sans entrain
Ils se traînent fatigués
Le temps d’une petite trotte
Attendant l’air contrarié
Que Médor ait fait sa crotte
Une clope au coin des lèvres
Ils déambulent sur place
Plantés sous les réverbères
En attendant qu’ils la fassent
Ils font encore quelques pas
Puis ils sifflent entre leurs doigts
Médor est déjà au pied
La balade est terminée
Négligeant les excréments
Qui jalonnent la chaussée
Ils s’empressent de rentrer
Dans leur bel appartement
Quand demain sur un étron
Furibonds ils glisseront
Avec nous ils maudiront
Les propriétaires de chiens !
Fatiguée d’être conforme
Une horloge un peu toc toc
Décida avec tactique
Qu’elle ne ferait plus tic-tac.
Cherchant dans son bric-à-brac
Elle trouva pleine de tact
Un balancier plein de tics
Qu’on jugeait trop hystérique
Mais tous deux le sens pratique
Pragmatiques et sans un hic
Se complétèrent d’un seul bloc
Que l’on jugea excentrique
Et notre horloge hérétique
Au balancier atypique
A chacun de faire la nique
En égrenant son tic-toc.
Elle est simple et modeste, sans rideaux aux fenêtres,
Chaleureuse et tranquille ouverte sur mes rêves,
Posée sur un replat à la proue du Jura
Elle domine la plaine, les Alpes et le Jorat,
Derrière ses baies vitrées tout me semble renaître
Et mon regard se perd sur son immense grève
C’est la petite maison posée au bord du ciel
Où le temps d’un orage je m’adresse aux nuages
C’est la petite maison posée au bord du ciel
Où le temps d’un passage je fais un beau voyage
Solide comme un roc elle ne craint pas le vent
Se dressant fièrement contre les éléments,
Pareille à un navire lorsque l’automne écume,
Elle brille dans le soleil et fend la mer de brume
Et quand revient l’hiver aux éclats de diamant
Elle est comme une étoile brillant au firmament
C’est la petite maison posée au bord du ciel
Où le temps d’un orage je m’adresse aux nuages
C’est la petite maison posée au bord du ciel
Où le temps d’un passage je fais un beau voyage
Elle est la maison havre où je me réfugie
L’endroit inaccessible où j’atteins l’infini
Semblable à un écrin où je viens me poser
Elle protège mon âme au cœur de sa beauté
Et grâce à ses fenêtres pareilles à de grands yeux
Je recouvre étonnée le sens du merveilleux
C’est la petite maison posée au bord du ciel
Où le temps d’un orage je m’adresse aux nuages
La maison d’Annely si proche du soleil
Où le temps d’un passage j’ai posé mes bagages.
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