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Chant d'adieu

Le vrai tombeau des mort c'est le cœur des vivants.  Jean Cocteau

Maman

Ta vie maman tu as passée, à élever tes dix enfants, emprisonnée dans ton foyer entre corvées et dévouement. Toi qui avais si peu reçu, tu as su prendre soin de nous économisant sou par sou pour nous offrir le superflu.

Trop vite se sont envolées les années de ta vie maman. Trop vite emportées par le temps comme les feuilles aux quatre vents .

Chaque jour levée la première, tu étais couchée la dernière œuvrant sans fin d’arrache-pied  pour faire tourner la maisonnée. Où as-tu trouvé le courage Maman d’abattre cet ouvrage, toi qui fis trois ans de sana et presque sept ans nous portas ?

Trop vite se sont envolées les années de ta vie maman, trop vite emportées par le temps quand se multiplient les enfants.

Toi qui n’étais que peu sortie, tu ne connus guère de plaisirs, comme une fleur tu te flétris en fuyant dans tes souvenirs. Où est passée la p’tite Mimi celle tant aimée de Pierrot, lui qui debout sur sa moto en fit la reine de nos vies ?

Trop vite se sont envolés les rêves de ta vie Mimi, trop vite emportés par le temps ne te laissant que les soucis.

Tu étais belle et courageuse mais souvent seule et débordée. Qu’elles étaient longues ces journées emplies de tâches laborieuses. Menant et gérant ta marmaille, tu fis preuve de caractère, te débrouillant en solitaire au jour le jour et vaille que vaille.

Trop vite se sont envolées les années de ta vie maman, trop vite emportées par le temps qui les sema aux quatre vents.

Les enfants ont quitté le nid même Pierrot s’est envolé.Tu restes seule et fatiguée à ressasser au creux du lit. Toute ta vie tu as donnée  à tes enfants et ton mari, comme elles sont longues ces journées aujourd’hui malade et sans lui.

Trop vite se sont envolées les années de ta vie Mimi, trop vite emportées par le temps qui tes beaux cheveux a blanchis.

Et d’hôpital en hôpital s’écoulent désormais tes jours, sur les draps ton visage pâle nous sourit pourtant plein d’amour. Comment te remercier, maman, pour cet amour et tout ce temps que sans jamais penser à toi  infiniment tu nous donnas…

Trop vite se sont envolées les années de ta vie maman, trop vite emportées par le temps  qui se moque des sentiments... 

 Catherine Gaillard-Sarron 25.2.09

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C H A N T   D ' A D I E U

 

 "" Les morts, ce sont les cœurs qui t’aimaient autrefois."

Victor Hugo

En hommage à ma maman

Je t’écris tendre mère pour ne pas t’oublier

Pour transcender la mort et pour me souvenir,
Je mets les maux en mots pour incarner l’absence

Et te rendre présente au travers de l’esprit…
 

 

Quand s’éteint une maman, s’éteint avec elle la lumière qui éclairait et réchauffait le cœur de ses enfants. Ils comprennent, alors, qu’en eux aussi quelque chose vient de mourir…
 
Trente poèmes et 48 photos pour tenter de retrouver cette lumière…
 

 Les morts sont des invisibles, mais non des absents.

L’amour immatériel est éternel, parce que l’être qui l’éprouve ne peut mourir.

Ce sont nos âmes qui s’aiment et non nos corps.

Victor Hugo

Novembre 2012 - 108 pages

 

Poèmes extraits du recueil de Chant d'adieu

 

Veille  

Transit

 

La lumière de l'amour

  Une dernière fois
 

Comme le soleil

 

Le sourire de maman

  Més(ange)


VEILLE

La mort approche, maman,

Dans cette chambre où l’on te veille,

Sans hâte elle vient, maman,

Dans cette chambre où tu sommeilles,

 

Elle nous regarde par tes yeux

Où dansent déjà tes adieux

Et dessine sur ton visage

Les stigmates de son passage

 

Comment te dire d’un regard

L’amour qui habite nos cœurs

Et comment face à ton départ

T’en dissimuler la douleur

 

La mort avance, maman,

Dans cette chambre où l’on te veille,

Sans hâte elle vient, maman,

Dans cette chambre où tu sommeilles,

 

Lentement elle progresse en toi

Raréfiant ton souffle et ta voix

Et nous assistons impuissants

À ton combat contre le temps

 

Dans cette chambre où l’on te veille,

Où lasse tu attends la mort,

Tous ensemble autour de ton corps,

Nous luttons contre le sommeil,

 

T’accompagner dans ce voyage

Jusqu’au moment du décollage

T’assurer de notre présence

Pour passer ce mur du silence

 

La mort est là, maman,

Dans cette chambre où l’on te veille

Et notre cœur est lourd, si lourd,

Car en dépit de notre amour,

Comme toi nous savons maman

Qu’il n’y aura pas de réveil…

 



 TRANSIT

Où es-tu maman ?

Coincée entre ici et là-haut.

Où es-tu ?

Si proche et si loin de nous.

Est-ce la vie, est-ce la mort qui t’agite ?

Qui des deux fait tressaillir tes paupières,

Trembler ton corps,

Précipite ta respiration ?

 

Est-ce la vie, est-ce la mort qui t’agite maman ?

Qui trouble ton sommeil, retarde ton départ ?

Où es-tu maman ? 

Suspendue entre terre et ciel 

Ton cœur de mère est-il trop lourd ?

Trop plein d’amour ?

Qu’il ne cesse de battre et ne peut s’envoler...

 

Va, petite mère,

Romps tes amarres,

Envole-toi vers notre Père

Et laisse-toi aimer,

Comme tu nous as aimés…

 

 
LA LUMIÈRE DE L'AMOUR
 

Ô mère tant aimée

Tu m’as appris l’amour

Grâce à toi chaque jour

J’aime et je suis aimée

 

En ton sein tu m’aimas

Et puis tu me berças

M’enseignant sans un mot

Ce qu’il y a de plus beau

 

C’est au creux de tes bras

Que j’appris à aimer

Tout au creux de tes bras

En me laissant aimer

 

Par ta seule présence

Sans en avoir conscience 

Tu as mis dans mon cœur

Le plus grand des bonheurs

 

Car en t’aimant maman

J’ai appris à m’aimer

Et en m’aimant maman

Les autres m’ont aimée

 

Et malgré ton départ

Qui endeuille ma vie

Ton amour est un phare

Qui éclaire ma nuit

 

Car l’amour est vivant

Et il est immortel

Offrant aux cœurs aimants

Sa lumière éternelle

 

Ô mère tant aimée

Tu m’as appris l’amour

Grâce à toi chaque jour

J’aime et je suis aimée.


 


UNE DERNIÈRE FOIS

Le prononcer encore une fois

Ce mot qui est mort avec toi

Le formuler de vive voix

Pour ne pas m’éloigner de toi

 

Le chuchoter autour de moi

Pour perpétuer ton souvenir

Le dire pour ne pas t’oublier

Toi que je ne peux plus nommer

 

Le prononcer encore une fois

Ce mot que je n’entendrai plus

Le murmurer dans le silence

Maintenant que tu es partie

 

L’exprimer une dernière fois

Ce mot que je ne dirai plus

L’épeler une ultime fois

Ce petit mot que j’ai chéri

 

Et le garder comme un trésor

Dans les plis secrets de mon cœur

Pour que toujours je me souvienne

Du tendre écho de ses syllabes

Maman…

 

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COMME LE SOLEIL
 

Comme le soleil disparaît à l’horizon,

Tu as disparu de ma vie, maman,

Mais comme le soleil éclaire les cieux

De ses derniers rayons,

Ton amour illumine mon cœur de sa lumière.

 

Le soleil ne disparaît pas

Il se lève simplement ailleurs

Et l’amour ne meurt pas

Il rayonne simplement autrement.

 

Pareil au soleil qui brille malgré les ténèbres,

Ton amour resplendit en moi malgré l’absence.

L’amour ne peut mourir, maman,

Il est immortel.

 

Ultime don laissé en héritage

Il est un témoin à passer aux vivants,

Car l’amour est une source

Qui prend sa source dans l’Amour,

Et c’est l’amour de tous qui anime la Source.

 

Alors, je comprends, maman,

Que tu es toujours là,

Que tu ne disparaîtras jamais,

Que même si je ne te vois plus,

Même si je ne t’entends plus,

Comme le soleil,

Tu brilles simplement ailleurs et autrement

Et que pareil au soleil qui meurt et puis renaît,

L’amour est un phénix qui transcende la mort

Et emplit chaque jour mon cœur de ta lumière…

 

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LE SOURIRE DE MAMAN

 

Chagrins au vent sur les chemins

Je marche vers ton souvenir

Pour que le temps cet assassin

N’efface pas ton doux sourire

 

Car en dépit de mes efforts

À vouloir déjouer la mort

L’absence autant que le silence

Lentement creusent la distance

 

Déjà ton visage s’estompe

Et ta présence s’atténue

Je sens bien que les liens se rompent

Que je m’accroche au plus ténu

 

Mais je ne peux pas t’oublier

Sans fin vers toi je veux marcher

Rester encore dans ton sillage

Faire resurgir ton beau visage

 

Ne pas laisser au temps qui passe

Ce psychopathe de l’espace

D’assassiner les souvenirs

Qui m’ont aidée à devenir

 

Chagrins au vent sur les chemins

Je marche vers mon avenir

Et si tu ne tiens plus ma main

Tu l’éclaires de ton sourire…

 

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MÉS(SANGE)

 

Une mésange ce matin

Est venue me parler de toi

Elle se tenait dans le jardin

Immobile en dépit du froid

 

Debout derrière la fenêtre

Je la contemplais sans la voir

Le vent dépouillait le vieux hêtre

Et faisait trembler la mangeoire

 

Mon regard a croisé le sien

Si doux au cœur de cet hiver

Et ce fut tes yeux dans les miens

Que je vis le temps d’un éclair

 

Dans cet instant d’éternité

Où seuls s’aventurent les anges

C’est un petit cœur de mésange

Qui me parlait de vérité

 

Debout derrière la fenêtre

Dans l’émotion et le silence

J’ai senti en moi ta présence

Au travers de ce petit être

 

Une mésange ce matin

Est venue me parler de toi

Et s’est envolé mon chagrin

Quand pour moi seule elle a chanté…

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