H O M M A G E S |
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« Créer c'est se souvenir »
Victor HugoÀ paraître en 2018
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« Tout est sujet; tout relève de l'art;
tout a droit de cité en poésie (...) le poète est libre. »
Victor Hugo
Vous voulez la paix : créez l'amour.
Poèmes extraits du recueil Hommages
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Dame grenouille | Les Fourmis de Faugères | Roger | ||||||||||
L'hom-montagne | Le Saint Laurent | Le Chalet de la Chaz | Le veilleur | Bonaveau | Angela |
Couché sur l’horizon un homme est étendu ;
Son corps est immobile on dirait qu’il est mort...
Dans le ciel embrasé par le soleil couchant
Son ventre se dessine aussi rond que les monts,
Ses jambes infinies filant dans le lointain…
Tout en lui est silence, indicible présence,
Son visage est tranquille, étrangement serein,
Et d’où qu’on le regarde on le voit de profil.
Allongé sur la terre depuis des millénaires,
L’homme qu’on dirait mort regarde vers le ciel,
Mais dans ce corps de pierre et ce visage de roche,
Les yeux de pur cristal contemplent le Mystère,
Emplis d’éternité ils voient ce qui n’est plus,
Emplis d’éternité ils voient ce qui sera,
Offrant à mon regard tout ce qui est encore…
© Catherine Gaillard-Sarron 11.05 - Pour l'ami du Gardien du Chemin
Déroulant son ruban aux reflets argentés
Sur mille kilomètres il va s’élargissant,
Des Grands Lacs à l’estuaire ou l’attend l’océan
Sans impatience il coule empreint de majesté,
C’est un fleuve magique saisissant de beauté
Dont les panoramas sans cesse sont changeants,
Un fleuve où par milliers rient les fous de Bassan
Où les baleines à bosses charment les nuits d’été,
On le nomme « La mer » tant il semble infini
Et quand revient l’hiver aux éclats de diamant
L’habiller de lumière et le gainer de blanc
Au pays tout entier s’unit le Saint-Laurent.
© Catherine Gaillard-Sarron 28.10.05 - Hommage au St Laurent
Bien ancré dans la pente
Où fleurissait la menthe
Il était le plus beau
Des chalets du hameau
Du printemps à l’hiver
Doré par le soleil
Il s’ouvrait sur un ciel
Plus vaste que la mer
Il n’était que fenêtres
Où jouait la lumière
Diamant étincelant
Renvoyant le présent
Dominant la vallée
Qui dormait à ses pieds
Il savait éveiller
Le cœur à la beauté
Il était un îlot
Au milieu des troupeaux
Un bout d’éternité
Dans l’immédiateté
Un douillet petit nid
Contre l’usure du temps
Un lieu de poésie
Où écouter le vent
Posé comme un joyau
Au cœur des pâturages
Il incarnait la paix
Que l’âme recherchait
Lui offrant un abri
Loin de la frénésie
L’unissant au divin
Qui régnait souverain
Face aux Dents du Midi
Qui crénelaient l’azur
Il avait fière allure
Le chalet de Manu
Lui qui l’avait conçu
Et de ses mains bâti
Lui donnant cette vie
Que le feu lui reprit
Il était le plus beau
Des chalets du hameau
Il n’est plus que débris
Cendres et poutres noircies
Mais dans nos cœurs émus
Par ce bonheur perdu
A jamais restera
Le chalet de la Chaz.
Niché à Champoussin
Entre fleurs et sapins
Tout près de la chapelle
Et plus très loin du ciel
C’était un paradis
Pour le corps et l’esprit…
Au creux d’une clairière
Sur les hauts de Gorgier
La famille Oppliger
Vous ouvre son foyer
L’endroit est verdoyant
La terrasse fleurie
Et c’est en plaisantant
Qu’on vous sert trois décis
Au Lessy mes amis
On y mange comme pas deux
La patronne, sapristi,
Est un fin cordon-bleu
Ici pas de chichis
On est comme en famille
La table est bien garnie
Et ravit les papilles
Devant vous la patronne
Ses petits plats mitonne
Rissolant les rösti
Jusqu’à plus d’appétit
Au Lessy mes amis
On y mange comme pas deux
La patronne, sapristi,
Est un fin cordon-bleu
Le pain est fait maison
La tarte au feu de bois
Et le jambon si bon
Qu’on l’emporte avec soi
Dans ce lieu chaleureux
Où ronronne le feu
C’est plus que le manger
Que l’on vient savourer
Au Lessy mes amis
On y mange comme pas deux
La patronne, sapristi,
Est un fin cordon-bleu
Il est pourtant un mets
Qu’on ne peut contourner
Une spécialité
Qui flatte le palais
Ce mets-là mes amis,
Comme la poésie,
Est une langue exquise
Que les connaisseurs prisent
Au Lessy mes amis
On y mange comme pas deux
La patronne, sapristi,
Est un fin cordon-bleu
Si vous voulez savoir
De quel plat il s’agit
Courez donc vous asseoir
Aux tables du Lessy
Car tous les mercredis
Du printemps à l’automne
On le sert à l’envi
Aux gourmands qui rayonnent !
Au Lessy mes amis
On y mange comme pas deux
La patronne, sapristi,
Est un fin cordon-bleu
© Catherine Gaillard-Sarron 29.08.09 - Pour la famille Oppliger
La solitude du veilleur est un peu celle du poète et du philosophe,
Car tous les trois, à leur manière, sont en retrait du monde
Et tous les trois, à leur façon, agissent sur lui :
Le premier le veille et le surveille,
Le deuxième l’éveille
Quand le troisième le réveille !
En dehors de la foule
À l’ombre de la nuit
Il longe les couloirs
Et les salles désertes ;
Il marche solitaire
Dans les bâtiments vides
Quadrillant de son pas
Les espaces béants.
Quand la ville s’endort
Il veille et il surveille
Traînant ses insomnies
Le long des corridors ;
Il inspecte en silence
Les pièces abandonnées
Écoutant dans l’absence
La possible présence.
En dehors de la foule
À l’ombre de la nuit
Il compte les étoiles
Pour rester éveillé ;
Il rêve et déambule
En arpentant le temps
Il rêve et déambule
Et parle avec la lune.
En dehors de la foule
À l’ombre de la nuit
Il pousse devant lui
Ses souvenirs fantômes
Et quand vient l’aube grise
Sur son corps fatigué
C’est tout le poids du temps
Qui fait plier son dos
Tout le sable du temps
Qui brûle son regard.
© Catherine Gaillard-Sarron 11.11.03 - Pour Raoul
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La route est escarpée pour atteindre le lieu
Bordée d’épicéas qui en gardent l’accès
Et l’on pressent déjà au cœur de la forêt
La magie et le charme qui drainent les curieux
On monte silencieux le sentier en lacets
Les vigies de bois vert préservant le secret
Mais elles baissent la garde juste avant l’arrivée
Nous offrant un instant la vue sur la vallée
Dans un dernier effort on passe une barrière
Et c’est l’enchantement au sein de la clairière
Dans l’écrin des Dents Blanches et des Dents du Midi
Se dresse Bonaveau ainsi qu’un paradis
Ici tout est beauté, apaisant et soigné,
Métaphore vivante des espérances humaines
Tout n’est que plénitude, noblesse et majesté,
Loin de la vacuité et des promesses vaines
Posé comme un joyau au sommet de l’alpage
Bonaveau resplendit en ces heures estivales
Accueillant à ses tables ceux qui avec courage
Ont gravi la montagne afin d’y faire escale
À la croisée d’Antème et du Grand-Paradis
Enchâssé dans la roche ainsi qu’une topaze
À deux heures de Susanfe et près de Champéry
Il est un beau chalet qui suscite l’extase
Où comme dans les contes une fée vous accueille
Vous charmant à jamais dès que passé le seuil.
© Catherine Gaillard-Sarron 28.07.07 - Pour Christine
Angela, Angela,
Au cœur écorché vif
Qui bénévole va
D’un petit pas hâtif
Angela volcanique
À l’âme nostalgique
Qui pleure son pays
Et célèbre la vie
Angela courageuse
Qui lutte et qui combat
De la vie amoureuse
Malgré les aléas
Angela tourmentée
Par son identité
Consumée par des maux
Qu’elle ne peut mettre en mots
Angela exilée
Angela amputée
De cette âme roumaine
Qui pulse dans ses veines
Angela poétesse
Qui son amour confesse
Angela prophétesse
Qui de l’autre s’empresse
Angela méconnue
Angela détenue
Pétrifiée dans un temps
Qui fige son élan
Angela qui transcende
Et qui si peu demande
Angela qui rayonne
Angela qui se donne
Qui ouvre grands ses bras
Qui ouvre grand son cœur
Qui transmue la douleur
En partageant son art
Angela, Ange là,
Au regard plein d’éclat
Qui veille et reconstruit
Ce que d’autres ont détruit
Et recrée dans sa chair
La poésie vivante
Qu’elle déploie flamboyante
Bien au-delà des mers…
© Catherine Gaillard-Sarron 12.6.13 - Pour Angela
Dans sa bulle de verre éclairée en sous-sol
Il écoute le monde et capture les sons
Plus que le matelot qui vogue sur les flots
Il glisse entre les sons qu’il saisit à la source
Son antre est un giron où il baigne apaisé
Un lieu sans parasites et sans interférences
Un ventre maternel ronronnant et vivant
Vibrant de résonnances qu’il contrôle et maîtrise
Un peu scaphandrier et un peu cosmonaute
Il sait que dans le fond tout n’est que vibrations
Un grand champ vibratoire qu’il explore sans fin
Toujours à la recherche du son originel
Pareil à un dauphin ou peut-être aux étoiles
Il traverse les ondes en y laissant sa trace
Creusant dans un néant éclairé de photons
Une ode silencieuse composée d’infrasons
Ainsi chante Valdo au creux du Tabousset
Accompagnant patient chacun dans son studio
Créant et assemblant en tailleur avisé
Des œuvres sur mesure empreintes d’harmonie
A l’écoute des ondes qui cadencent sa vie
Il coupe et recompose dans la trame acoustique
Habillant de lumière des mots qui virevoltent
Et se fondent en accord dans les cœurs et les âmes.
Dans sa bulle de verre éclairée en sous-sol
Il se relie au monde sur toutes les fréquences
Pareil au matelot qui vogue sur les flots
Il glisse sur les sons qu’il taille à l’unisson…
© Catherine Gaillard-Sarron 30.05.12 - Pour Valdo
Il semblait taillé dans l’espoir
Dans le diamant de l’optimisme
Plein d’un entrain inoxydable
D’une vigueur indestructible
Son courage nous éblouissait
Rayonnant sur chacun de nous.
On le voyait imperturbable
On le croyait inaltérable
Puissant de l’amour d’Émilie
Sanglé dans sa cotte d’humour…
Son regard bleu voilant l’abîme
Et son sourire la souffrance.
On le voyait inébranlable
On le croyait invulnérable
Mais Jean-Paul Cœur s’en est allé
Terrassé par la maladie
Abandonnant à contrecœur
Son petit Bambou derrière lui…
Adieu Jean-Paul, je t’aimais bien,
Toi l’ami qui riais d’un rien
Ton humour comme une lanterne
Quand viendra rôder la camarde
M’éclairera de son éclat
Et m’indiquera le chemin…
© Catherine Gaillard-Sarron 12.07.12 - Hommage à Jean-Paul
LA COMPLAINTE DES PIERRES SÈCHES
Souffle le vent sur les murets de pierres sèches
Descellant lentement les chefs-d’œuvre des hommes
Souffle le vent sur les murets de pierres sèches
Effaçant lentement la mémoire des hommes.
Entends-tu dans l’azur le frottement des roches ?
Cette friction subtile qui leurs angles corrode.
Entends-tu ce bruit sourd quand les pierres décrochent ?
Et lentement déplace les murets qui se tordent.
Cette main invisible qui caresse et émousse
Les murs et les murets qui sillonnent Faugères,
Cette énergie acide qui attaque et repousse
Ces parfaits monuments des bâtisseurs de pierre.
Souffle le vent sur les murets de pierres sèches
Descellant lentement les chefs-d’œuvre des hommes
Souffle le vent sur les murets de pierres sèches
Effaçant lentement la mémoire des hommes.
Résonne dans l’azur le bruissement des roches
Qui sous l’action du vent glissent et se désunissent
Ces nobles édifices où le mistral accroche
Polissant les arêtes des pierres qui gémissent.
S’élève dans l’azur la complainte des pierres
Qui s’éboulent et se perdent au passage du temps
Cassant les lignes pures qui sillonnaient la terre
Gommant les signatures des artisans d’antan.
Souffle le vent sur les murets de pierres sèches
Descellant lentement les chefs-d’œuvre des hommes
Souffle le vent sur les murets de pierres sèches
Effaçant lentement la mémoire des hommes.
© Catherine Gaillard-Sarron 24.6.15
Hommage aux murailleurs de l'Association de la pierre sèche en Faugerois
Sur le sommet du mont Marcou
Bordés d'élégants murs en pierre
On l’aperçoit tendre le cou
Postée sur ses pattes arrière
Elle se dresse dans l’azur
Immobile au milieu des pierres
À l’écoute du chant des murs
Qui lui adressent leurs prières
Dame grenouille sur son île
Observe de loin « Les Fourmis »
Ces êtres à la force tranquille
Qui restaurent jasses et bories
Curieuse, elle admire leur reine,
Juchée sur un grand lit de pierres,
Altière, dominant la plaine,
Antennes tournées vers Faugères
Dans son armure minérale
Dame Fourmi veille les siens
Les encourageant, impériale,
Dans leur bénévole dessein
Sous l’espace céruléen,
Stridulant du chant des cigales,
« Les Fourmis » œuvrent en commun
Élaborant un idéal
Infatigables travailleuses,
Amoureuses de leur ouvrage,
Sans fin redressent, laborieuses,
Des murs au cœur des paysages.
© Catherine Gaillard-Sarron 23.6.15
Écouter mon poème, vidéo Nicolas Gicquel
Sous le ciel de Faugères, de l’aube au crépuscule,
S’activent, infatigables, d’étonnantes fourmis,
Emmenées par Claudie, reine des pierres sèches,
L’étrange colonie œuvre dans le silence.
Seuls les marteaux à pierre et le chant des cigales
Cadencent le labeur de ces vaillants Sisyphes
Qui transcendant l’absurde d’une tâche infinie
Se découvrent heureux pourtant de l’accomplir ;
Ils viennent de partout et de tous horizons
Travailler cette pierre porteuse de mémoire
Conscients qu’entre leurs mains, habiles et chevronnées,
Perdure l’héritage d’un savoir ancestral.
Inlassables ils rénovent les murets des anciens
Respectueux des traces qui jalonnent les terres
Certains qu’avec leurs mains, sèches comme les pierres,
Ils poursuivent un ouvrage qui procède de l’art.
Muraillers bénévoles servant la tradition
Ils relèvent et élèvent des murs et des totems
Et chacun de ses mains, de son cœur et son âme,
D’ajouter humblement sa pierre à l’édifice.
Charriant chaque jour des pierres par centaines
Passionnés ils les taillent afin de les marier,
Murets et muretiers alliés contre le temps
Travaillant de concert à une œuvre pérenne,
Hyménée d’émotions où la pierre et la chair
En résonnance pulsent, vivantes au fil des siècles,
Renvoyant leur écho aux oreilles attentives
Qui par jour de grand vent perçoivent leur complainte.
Soucieux d’un patrimoine qui tend à disparaître
Patients ils reconstruisent bories et Carabelles,
Moulins et capitelles retrouvant leur jeunesse
Entre leurs doigts d’artiste et leur cœur d’artisan.
Ils apprennent et comprennent en taillant le calcaire
Qu’à remonter les murs ils redressent leur vie,
Des murs qui murmurent aux vents et aux cigales
Les secrets de la vie et de l’âme du monde,
Des murs ocrés ou blancs qui sillonnent Faugères
Retraçant cette alliance de l’homme et de la terre,
Qui pareils à des rus, au cœur des paysages,
Allongent dans leurs lits, passé et avenir,
Des murets silencieux qui nous parlent des hommes,
De ceux qui les construisent, de ceux qui les protègent,
Des murets animés qui ne séparent pas
Mais unissent les êtres dans une œuvre commune.
Sous le ciel de Faugères, de l’aube au crépuscule,
S’activent, infatigables, d’étonnantes fourmis,
Entraînées par Jean-Paul, Prince du mont Marcou,
Humaines se découvrent, bâtisseuses deviennent...
© Catherine Gaillard-Sarron 23.6.15
Hommage aux murailleurs de l'Association de la pierre sèche en Faugerois
Vous n’êtes plus mes chers parents
Mais je vous aime encore ;
Au-delà de l’absence et par-delà la mort
Vous vivez dans mon cœur que vous illuminez.
Vous n’êtes plus mais je vous sens encore
Effleurer mes pensées
Traverser mon sommeil
Vivants dans ma mémoire
Et présents dans mes rêves.
Vous n’êtes plus mes chers parents
Mais je vous parle encore
Car je sais que l’esprit survit à la matière
Et que l’Amour rayonne au sein de l’Univers.
Je sais qu’Il est le lien qui maintient toute chose,
Qu’Il conduit les pensées au bord de l’infini
Et relie les vivants à ceux qui ne sont plus ;
Je sens qu’Il est la clé qui ouvre le néant…
Vous n’êtes plus mes chers parents
Mais je vous aime encore
Car je sais que l’amour me conduira à vous
Comme il conduit à tout ce qui Est et n’est plus…
© Catherine Gaillard-Sarron 2.11.12 - Hommage à mes parents
Roger s’en est allé…
Au milieu de l’été
Au milieu du salon
Au milieu d’une phrase…
En toute discrétion
Comme il avait vécu
Roger nous a quittés
Sur la pointe des pieds
Il est parti sans bruit
Modeste jusqu’au bout
Sans déranger Simone
Sans même un au revoir
Assis dans son fauteuil
Au milieu du salon
Roger s’est envolé
Comme s’envolent les rêves
Plus vite qu’une étoile
Filant dans le cosmos
Plus vif qu’un éclair
Zébrant un ciel d’orage
Roger s’est envolé
L’âme soudain volage
Sans peur et sans bagages
Pour un dernier voyage
Saisi par un vertige
Qu’il étudiait de près
Confiant dans ce Mystère
Qui venait le chercher
Il est parti sans bruit
Tel un beau papillon
Le cœur et l’esprit clair
Dans les jardins du ciel
Parti dans le ciel d’août
Rejoindre les étoiles
« Larmes de St-Laurent »
Qui se mêlent aux nôtres
Roger nous a quittés
Mais Roger est encore
Au milieu de nos vies
Au milieu de nos cœurs
Au milieu de nos phrases…
© Catherine Gaillard-Sarron 09.08.13 - Hommage à Roger
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