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Notre Dame Nature

Complicité silencieuse

Aller vers le silence

Sans faire de bruit

Pour fuir l’agitation

Qui trouble la pensée.

Aller vers le silence

Tout doucement

Et s’ouvrir peu à peu

À sa discrète écoute.  

Aller vers le silence

Et l’installer en soi

Pour entendre jouer

La symphonie du monde. 

L’accueillir simplement

Au centre de son être,

Devenir son complice,

Son allié silencieux,

L’écouter résonner

Dans son chœur intérieur

Et faire vibrer en soi

Des cordes invisibles ;

Se perdre dans ses plis

Aux mouvances ouatées

Se vider de tout cri

Pour s’emplir d’émotion

S’incorporer à lui

Et devenir silence

Criant de vérité

Et muet de bonheur…

 

Ô vent

Ô vent qui souffle à perdre haleine,

Qui fait danser les blés

Et bruire les feuillages,

Qui chante dans l’été

Et dans les coquillages

Qui remplit les allées

Et déserte les plages,

Qui se rit des ondées

Et court dans les nuages,

Qui pleure dans la vallée

Et gronde dans l’alpage,

Qui vient tout emporter

Sans désir de voyage,

Emporte aussi les peines !

 

Nature morte

Douceur de l’air,

Immobile,

Qui fige la nature

En ces heures automnales.

Pas une herbe, une feuille,

Pas un nuage

Ne bouge...

Tout semble suspendu, retenu ;

Pas un cri, un bruit,

Pas un souffle

Ne trouble

L’espace pétrifié.

Seuls mes pas

Légers et silencieux

Animent ce tableau

D’un mouvement infime…

 

 N O T R E   D A M E   N A T U R E

 

Ne vous croyez ni grand ni petit ! Contemplez.
Victor Hugo


Un recueil composé d'une septantaine de poèmes dédiés à cette grande et belle Dame qu'est la Nature.

 Chose inouïe, c'est au-dedans de soi qu'il faut regarder le dehors. 

Victor Hugo


Si vous êtes pierre, soyez aimant; si vous êtes plante, soyez sensitive; si vous êtes homme, soyez amour.

Victor Hugo

Avril 2015 - 124 pages

Catalogue

 

Poèmes extraits du recueil Notre Dame Nature 

 

L'embryon de la vérité   Chamblon   Notre Dame Nature  

 La chanson de l'été

 

La reine des bois

 

Le sourire des montagnes

  Fusion


L'EMBRYON DE LA VÉRITÉ


Je suis entrée dans le silence

Comme on entre dans une église

Avec l’envie de me défaire

De mes craquements intérieurs 

 

Je suis entrée dans le silence

Pour échapper à la clameur

Ce flot bruyant et continu

Qui parasite tous mes sens 

Cette marée de sons urbains

Qui sous ses rouleaux incessants

Emplit l’âme de vacuité

Et broie la pensée poétique

 

Je suis allée vers le silence

Pour oublier la frénésie

Pour me soustraire à sa folie

Pour mieux entendre au fond de moi

Mes vagissements de conscience

Je suis allée vers le silence

Pour écouter le chant du monde

Pour en percevoir la beauté

Pour découvrir en son giron

L’embryon de la Vérité

 

Je suis allée vers le silence

Comme un enfant va vers sa mère

Pour apaiser l’agitation

Qui sans fin trouble mes pensées

 

Pour entendre au creux de mon cœur

Battre le sien en résonance

Pour que surgisse au fond de moi

La source de l’inspiration

 

Je suis entrée dans le silence

Comme on entre dans une église

Pour renouer avec l’Esprit

Et retrouver la paix de l’âme.

 

© Catherine Gaillard-Sarron 2015



 CHAMBLON

Champs blonds, champs bruns,

Champs blancs, champs verts,

 

Sans fin défilent les saisons

Sur la colline de Chamblon 

Offrant au poète ravi

De la nature les lavis

 

Champs bleus, champs jaunes,

Champs rouges, champs mauves,

 

Et se succèdent les tableaux

Comme une rengaine éternelle

Brossant à grands coups de pinceaux

Une beauté universelle

 

Champs blonds, champs bruns,

Champs blancs, champs verts,

 

Sans fin défilent les saisons

Sur la colline de Chamblon 

Peignant au gré de leurs humeurs

Des champs de toutes les couleurs.


© Catherine Gaillard-Sarron 2015

 
 

NOTRE DAME NATURE
 

Sous l’ombrelle des feuilles agitées par la brise

J’admire le soleil pénétrer les branchages

Ses rayons verticaux comme les grandes orgues

Animant la forêt de ses rais lumineux

 

Fascinée je contemple ces colonnes diaphanes

Où le vent invisible joue ses notes sublimes,

Céleste liturgie qui apaise mon âme

Et l’accorde à l’esprit qui emplit la futaie

 

Adossée à l’écorce d’un chêne millénaire

Je goûte le silence qui bruit autour de moi

L’accueillant en mon cœur qui devient cathédrale

Et vibre du cantique chanté par la Nature 

 

Tel un chant grégorien il emplit la forêt

Célébrant en son chœur la Vie et la Lumière.

Reliée à cet arbre qui pulse contre moi

Je me fonds dans l’espace et dans la paix du monde…


© Catherine Gaillard-Sarron 17.04.14
 
 

LA CHANSON DE L’ÉTÉ
 

Une brise légère

Fait ondoyer les blés

Simulant une mer

Aux mouvances dorées

 

Au bord de la forêt

Caressées par le vent

Les feuilles doucement

Bruissent sous son archet

 

Tout n’est que vibrations

En ce jour estival

Où criquets et grillons

Ardents mènent le bal

 

En ces heures brûlantes

Où les hommes sommeillent

La nature éclatante

Chante sous le soleil

 

Et rit dans les vergers

Où murissent les fruits

Danse avec les épis

Frémissant dans les prés

 

À grands coups de pinceaux

Sous le ciel indigo

Elle peint de l’été

Un tableau safrané

 

Mêlant l’or et le vert

Au lapis-lazuli

Elle éclaire la terre

De ses chauds coloris

 

Embellit les jardins

De bouquets de couleurs

Inondant de senteurs

Le moindre des chemins

 

En ces heures brûlantes

Où les hommes sommeillent

La nature éclatante

Chante sous le soleil

 

S’accordant aux clarines

Qui tintent dans le vent

La campagne badine

Fredonne l’air du temps.

 

© Catherine Gaillard-Sarron 2015

 

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LA REINE DES BOIS

 

Morille je te rends grâce pour ta beauté sauvage

Ton art du camouflage, ta finesse et ta classe,

Je loue ta faculté à te dissimuler

À sans fin déjouer les adeptes obstinés

 

Je bénis ta présence au cœur de nos sous-bois

Qui ravit tous mes sens et me laisse sans voix

Je prise ton odeur et ton grain velouté

Ta chair et ta saveur encore inégalées

 

Morille je te rends grâce pour ta belle noblesse

Ta robe de princesse et ta vie si fugace 

J’aime ton pied altier et ta coiffe conique

Ton délicat maillé et tes teintes uniques

 

Plus qu’une morilleuse je suis une amoureuse

Éperdue de passion dès que vient ta saison

Tu es si désirable quand ton chapeau pointu

Un peu inattendu pointe sous un érable 

 

Devant toi je m’émeus comme un enfant heureux

Quand au pied d’un sapin je te découvre enfin ;

Morille je te rends grâce pour ta quête tenace

Qui m’apprend la patience et ouvre ma conscience

 

Pour la magie soudaine d’une belle cueillette

Qui met mon cœur en fête et fait de toi ma reine

Pour ce don merveilleux offert aux plus fervents,

Ce sylvestre présent tissé de mystérieux
 

Ce miracle boisé au parfum délectable

Ce champignon princier digne des grandes tables ;

Morille tu es la reine des forêts et des plaines

Mystifiant au printemps tes nombreux prétendants

 

Pour toi ils s’agenouillent transis par ta splendeur

Te poursuivent des heures pour revenir bredouilles

Ils te cherchent assidus sur le bord des talus

Traquent les conifères où parfois tu prospères

 

Morille te rendre grâce

Du mois de mars aux saints de glace !

Tu es pour moi la reine des hôtes de ces bois

Tu seras pour mes hôtes la reine de mes plats !


© Catherine Gaillard-Sarron 4.04.15

 

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LE SOURIRE DES MONTAGNES

Dans le ciel cristallin

Lavé de tout nuage

Se détachent les cimes

Pointes étincelantes.

Libérées de leurs brumes

Par le vent salvateur

Luisent dans le soleil

Illuminant mon âme.

 

Rient les dents du Midi

En ce radieux matin,

Offrant à mon regard

Leur sourire éclatant,

Éclairant Champoussin

Qui retrouve sa vie

Et toute la nature

Qui partage sa joie.

 

Et je ris avec elles

Le cœur plein d’allégresse,

Heureuse d’assister

À ce joyeux réveil,

À cet enchantement

De la vue et des sens,

Rayonnant à mon tour

De leur beauté magique.

 

Rient les dents du Midi

En ce radieux matin,

Chassant du paysage

La grisaille et la pluie;

Souriant à la vie

Elles rient de leurs sept dents,

Insouciantes du temps

Qui trop souvent les gâte …

 

© Catherine Gaillard-Sarron 2015

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FUSION
 

Dans l’absolue clarté du ciel

Où ne transite aucun nuage

Mon regard se perd dans le bleu

Qui se confond avec la mer.

Délimitant le ciel et l’eau

Un trait scintille à l’horizon

Fragile frontière argentée

Où glisse un voilier solitaire.

Sur la digue de rochers noirs

Un pêcheur surveille ses lignes,

Il se dessine sur l’azur 

Immobile parmi les pierres.

Les vagues roulent à mes pieds

Me berçant d’un doux clapotis

Auréolant de leur écume

Ma peau brûlante qui frémit.

Un vent aux fragrances marines

Me rafraîchit de son haleine

Et souffle au creux de mon oreille

Le secret qui lie toute chose.

Tout est calme, tranquille,

Je ferme les yeux.

Sur moi le soleil et le bleu du ciel,

En moi le ressac et son mouvement,

Qui rythme mon pouls, ma respiration.

Mon cœur se dilate, mon âme s’éveille.

Je redeviens vague au creux de la mer

Onde frémissante au sein du cosmos

Et je me dissous dans le corps du monde…

 

© Catherine Gaillard-Sarron mai 2008

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