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Prose

Romans

Réflexions - Opinions

 

Un jour comme les autres...

 

Il se lève…

Elle dort encore…

Drinnnnnnnnnn 7h !

Elle se lève à son tour…

Se rend à son travail !

 

Tic tac tic tac

Tic tac tic tac

12h30 elle revient !

ll a fait le dîner…

Elle fait la vaisselle,

Il repart…

Elle fait le ménage,

La lessive, les courses…

 

Il rentre…

Ils font le souper,

Ils mangent,

Ils font la vaisselle…

Il s’assied,

Prend ses mots croisés,

Elle lit…

 

Tic tac tic tac

Tic tac tic tac

 

Il baille…

10 h sonnent !

Il va se coucher

Bonne nuit,

Bonne nuit,

Elle reste, soupire,

Continue à lire…

 

Tic tac tic tac

Tic tac tic tac

 

Minuit sonnent !

Elle se lève,

Des traces sur ses joues…

Elle se mouche, se douche,

Se couche…

 

Tic tac tic tac

Ron Ron bzz bzz

Tic tac tic tac

 

Drinnnnnnnnnn 6h30 !

Il se lève…

Elle dort encore…

……….

……

….

© Catherine Gaillard-Sarron 2002

 

Aux petits soins

 

Elle a déjà tout donné,

Tout ce qu’elle avait

Tout ce qui lui restait

Tout ce qu’elle gardait !

 

Elle n’a plus rien,

Plus rien à donner. 

Elle est exsangue,

Vide de tout

Vide d’amour  

Vide de vie.

 

Elle était don,

Offrande,

Elle se meurt à présent,

Diminuée

Fatiguée

Malade

Invisible à ses yeux...

Il ne la voit pas,

Ne sait pas la voir

Ne veut plus la voir...

Il ne voit que lui. 

 

Et pourtant...

Elle a besoin de soins,

De grands

Et de petits soins,

Besoin qu’il prenne soin d’elle,

Qu’il soit à ses petits soins.

 

Elle rêve,

D’une piqûre d’amour

D’un cataplasme d’affection

D’une onction de bonté

Et elle espère,

Une friction de générosité

Une prescription de sollicitude

Une ordonnance de compassion

Mais elle attend,

 

Son infusion de tendresse

Sa potion d’humour

Et son sirop de miséricorde.

Elle a pourtant besoin de soins,

D’onguent de douceur

Sur son corps fatigué

De piles de sourires

Pour son cœur blessé

De pommade apaisante

Sur ses bleus à l’âme.

 

Elle a déjà tant donné,

Il ne lui reste rien,

Plus rien à donner ;

Il ne lui reste que lui

Qui a tout à donner...  

© Catherine Gaillard-Sarron 2004


 

Elle

 

Ils disent : on t’aime ! mais ils ne la touchent pas    

Ils disent : on t’aime ! mais ils ne l’écoutent pas ;

Elle leur parle et ils ne répondent pas

Elle les regarde et ils ne la voient pas.

 

Ils disent : on t’aime ! mais ils ne l’invitent pas

Ils disent : on t’aime ! mais elle reste seule

Perdue dans son salon au milieu des photos, le cœur et l’âme à vif à force d’espérer.

 

Ils disent : on t’aime ! mais elle n’entend plus

Ils disent : on t’aime ! mais elle ne voit plus ;

Enfermée dans son monde, celui qu’ils lui on fait, attendant résignée de la mort le baiser.

 

Ils pleurent et disent on t’aimait  mais il est trop tard

Ils pleurent et disent on t’aimait  mais elle n’est plus là...

Avec son cœur de mère s’est également éteinte la fragile lumière qui brillait dans le leur.

© Catherine Gaillard-Sarron 2004

 

 

Où êtes-vous Femmes ?

 

Où êtes-vous Femmes ?

Majoritaires et pourtant invisibles !

Où êtes-vous Femmes …

Indispensables et divisibles, muselées jusqu'à l'indicible, trop sages et paisibles dans le monde visible.

Où êtes-vous dans la folie des hommes ?

Que faites-vous dans la folie des hommes …

Femmes ! Sortez de la torpeur, émergez des profondeurs, naissez à vous-même et fières de votre emblème étendez-le sur le monde en entrant dans la ronde.

Femmes ! Levez-vous comme une seule femme, défendez-vous contre l'infâme, reconquérez votre droit à la vie revendiquez celui à la vie! Protégez la vie…

En instaurant ce respect et cette dignité qui ne peuvent naître que de cette autorité consentie et si naturellement vôtre.

Femmes ! Découvrez-vous et avancez, sûres de vous, libres des chaînes passées, ouvertes et conscientes dans ce monde d'inconscience, de tout un monde à restaurer.

Apportez votre bagage, Indispensable au voyage, mêlez-vous aux moins sages en faisant preuve de courage et dispensez votre sagesse, votre amour et votre hardiesse,

Convaincues jusqu’au bout que ce sont là les vrais atouts.

 

 

La féministe

 

Elle avance malgré les coups, elle avance malgré la haine, de celles qu’elle veut défendre, de ceux qui l’en empêchent ;

 

Elle avance convaincue, qu’elle peut, qu’elle doit vaincre par son courage et sa force, les idéologies et les croyances,

 

Convaincue qu’elle peut et qu’elle doit gagner par sa féminité et son amour, sa place dans le monde, sa place auprès des hommes !

 

Car c’est en se libérant qu’elle libérera les hommes, des chaînes ancestrales qu’ils posèrent jadis.

 

Tout doucement elle apprend, tout doucement elle progresse, sur la connaissance d’elle-même, sur la connaissance du monde ;

 

Se réappropriant son corps, son âme et ses pensées, elle marche vers la liberté, bouleversant par cette démarche Un ordre millénaire, archaïque et dépassé,

 

Et du fond de son regard, profond comme la mer, humide comme la terre, me parvient la lumière porteuse de promesses que grâce à son combat et grâce à toute femme,

 

Porté comme un enfant par le ventre des femmes c’est un monde nouveau qui peut être enfanté ….

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Écouter le poème

Le Blues du chômeur

 

Le matin ou bien le soir, mais qu’est ce que ça peut faire quand on n’a rien à faire, il arpente les boulevards.

Dans son monde sans repère en marge des bonnes gens, il glande et il se perd, dev’nu un hors le temps.

C’est le blues du chômeur, c’est le blues du glandeur, qui du temps est le dealer, qui du temps est le seigneur !

Dans la rue ou dans les bars, surtout quand il en a marre, affalé sur les comptoirs, titubant sur les trottoirs,

Il cherche le jour et la nuit, à tuer, blanches ou noires, ces heures mornes et sans espoir qui l’emprisonnent dans l’ennui.

C’est le blues du chômeur, c’est le blues du glandeur, qui du temps est le dealer, qui du temps est le seigneur !

Au dedans ou bien dehors, en été ou en hiver, il pousse sa vie de misère devant lui comme un poids mort.

Banni d’une économie aliénée aux bénéfices, il est le vivant sacrifice consenti au dieu Profit !

C’est le blues du chômeur, c’est le blues du glandeur, qui du temps est le dealer, qui du temps est le seigneur !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Maître d'âme

 

Ce n’est pas d’un maître d’armes dont j’ai besoin, mais d’un maître d’âme. 

À quoi bon défendre le corps quand c’est l’âme qui est exposée, quand c’est l’âme qu’il faut protéger !

La chair n’est que poussière quand l’âme est éternelle.

La puissance ne vient pas des armes et la force n’est pas dans la violence ; l’une et l’autre sont dans la maîtrise des émotions.

Filles de l’esprit plus que du corps, elles prennent racine dans l’amour et puisent à cette source plus grande que la mort les armes nécessaires à la paix intérieure.

Si la violence est traduite dans le corps par l’esprit, le corps, sans l’esprit, est inerte et sans force, c’est donc l’esprit qui anime la matière et non la matière qui anime l’esprit,

C’est donc l’esprit qu’il faut aiguiser, plus que l’arme, avec un maître d’âme plus qu’un maître d’armes qui, élevant l’âme jusqu’au détachement, l’armera d’une force intérieure indestructible.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

P R O S E 

 

Chroniquement vôtre...

Il faut savoir s'indigner pour rester digne!

Vous lirez sur ces pages des chroniques, des billets d'humeur aux thèmes divers et variés que je publierai peut-être un jour... ou jamais.

Et mes coups de gueule, j'en ai aussi, certains datant de 2001, déjà...

 La vérité est comme le soleil. Elle fait tout voir et ne se laisse pas regarder.

Victor Hugo

N’'être pas écouté, ce n'est pas une raison pour se taire. 

Textes inédits

Cliquer sur les titres pour lire les textes

 Le principe de l'égalité    Pour le sourire d'un enfant   Écrivains de vie   Très cher(es) femmes   "Appâtisserie"    Le livre noir de la...   
 L'art du ménage   MST Maladies socialement tr...   Écoute    Dépression 
  l'Anti-Viagra   Incontinence verbale
Braisé d'amour en cocotte   Mon ami P...    La radio Ditout   Notre corps   Le corps expérience...   Infemmie 
 

LE PRINCIPE DE L’ÉGALITÉ A 20 ANS  (1)

 

L’histoire de la résistance des hommes à l’émancipation des femmes est encore plus instructive que l’histoire de l’émancipation des femmes.

Virginia Woolf.

 

Hourra ! On célèbre les 20 ans du principe qui prône l’égalité des droits entre femmes et hommes!

Mais, au fait, de quoi faut-il se réjouir ?

De l’aberrant et fallacieux aphorisme « à travail égal salaire égal » les salaires féminins étant toujours un tiers plus bas que les salaires masculins !

De l’accession fulgurante des femmes en politique ? En Suisse 31 femmes sur 133 hommes et personne ne veut entendre parler de parité !

De leurs libertés ? Elles votent depuis 30 ans seulement et elles ne détiennent toujours pas les clés de leurs ventres !

De leurs réussites professionnelles ! Certes, mais bien que les femmes sortent en plus grand nombre diplômées des universités, combien de plafonds de verres, combien de résistances masculines, combien d’intimidations dans des professions jusque là bastions privilégiés des hommes ? Combien de femmes cadres dans les postes des grandes entreprises, dans les conseils d’administrations, dans les finances, dans l’armée ? Combien de femmes professeures dans les universités, dans les grands hôpitaux, en politique etc… ?

Peut-être alors faut-il se réjouir de la double journée : travail professionnel plus travail domestique ! Là, les proportions s’inversent 1 homme sur 4 aide au ménage !

Du manque de volonté masculine pour faciliter une politique familiale digne de ce nom incluant enfin une assurance maternité digne de ce pays !

Ou peut-être devons-nous nous réjouir de la perte de la rente de veuve ! Ou pour couronner le tout, de devoir travailler jusqu’à 65 ans !

Qu’il est long, qu’il est long le chemin maman !

Et toutes ces iniquités au nom de quoi, réellement, objectivement ? Mystère et boule de gomme n’est-ce pas ?

En tout cas, au vu de ces constatations, ce n’est pas tendres moitiés qu’il faut appeler les femmes, mais bien plutôt pauvres tiers ou pauvres quarts puisqu’elles gagnent généralement un tiers de moins que les hommes, qu’elles ne représentent qu’une femme pour 4 hommes en politique et qu’elles bossent 3 fois plus au boulot comme à la maison.

En définitive la seule égalité patente ce sera bientôt la retraite à 65 ans pour les deux sexes.

En conclusion, une fois de plus, le seul avantage qu’apporte une loi faite par les hommes pour une égalité hommes-femmes est de permettre aux hommes d’exiger des femmes le seul avantage qu’elles possédaient encore, celui de la retraite.

Ainsi neuf mois durant les femmes portent les hommes dans leurs ventres mais c’est toute leur vie qu’elles les ont sur le dos !

© Catherine Gaillard-Sarron 12.06.01

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L'homme est sorti des cavernes mais il n'est pas prêt de sortir des casernes...

 

Ce texte a été écrit le 12 juin 2001 mais les choses n'ont guère évolué en 14 ans hormis que depuis 2012 il y a désormais trois femmes au Conseil Fédéral. Pour le reste, l'écart salarial stagne toujours entre 18 et 30% selon les entreprises, et si les femmes sont toujours aussi nombreuses à sortir diplômées des hautes écoles et des universités, elle sont aussi toujours sous-représentées dans la plupart des secteurs importants de l'économie, de la finance, de la santé, de l'enseignement et de la politique, les hommes occupant majoritairement les postes à responsabilités.

Quant à la répartition des tâches ménagères, le modèle traditionnel à la peau dure et les femmes se tapent toujours la plus grosse part du boulot. La technologie progresse mais pas les mentalités ni les comportements :-(.  

Ah si ! on nous prépare un nouveau coup : l'obligation de servir pour les femmes (2)!

Comme quoi, après nous avoir imposé la retraite à 64 ans et peut-être bientôt l'obligation de servir, on ne peut que constater que cette loi, qu'il faudrait plutôt renommer loi sur la négalité entre femmes et hommes, n'est qu'un outil légal de plus au service des hommes pour contraindre les femmes, sous couvert d'égalité, à renoncer aux seuls avantages qu'on leur concédait encore, alors même que sa principale raison d'être : l'égalité salariale! n'est toujours pas atteinte. 

Le processus est en cours et la femme deviendra donc un homme comme les autres.

Mais alors, qui fera les enfants?

Allez! On nous concoctera bien une petite loi qui rendra la chose obligatoire.

Courage Mesdames ! Après avoir servi votre famille, vos hommes, vos enfants, vos employeurs, vous devrez désormais servir votre patrie et enfanter de bons petits soldats qui, vous pouvez en être sûres, ne sont pas prêts de vous servir...

© Catherine Gaillard-Sarron 24.02.15

 

1) Depuis 1981, le principe de l’égalité des droits entre femmes et hommes a été intégré dans la Constitution fédérale. En 1988, le Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes a été institué. En juillet 1996, la Loi fédérale sur l’égalité entre femmes et hommes est entrée en vigueur, loi qui interdit en particulier la discrimination dans le domaine de l’activité rémunérée. La réalisation du principe d’égalité reste toutefois une tâche complexe.

Office fédéral de la statistique

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2) En Norvège, depuis le 1er janvier de cette année, les femmes ont l’obligation d’effectuer leur service militaire. Comme les hommes. Ce pays nordique est ainsi la première nation européenne à étendre la conscription aux deux sexes en temps de paix. Une décision prise par le Parlement norvégien «au nom de l’égalité et pour diversifier les compétences au sein de l’armée».

 

 Triste époque que celle  où il est plus difficile de briser un préjugé qu'un atome.

Albert Einstein

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POUR LE SOURIRE D'UN ENFANT

Tout autour de nous, pareils à des rayons de soleil, les enfants sont là, en attente, en devenir, confiants dans les adultes que nous sommes. Là, avec leurs éblouissants sourires, leur joie innocente, leurs espérances légitimes. Savons-nous vraiment honorer cette confiance, sommes-nous vraiment dignes de jouer ce rôle de parents des enfants du monde ?

Car au milieu des gravats de la guerre, des bombes, des mines et de la misère, ils nous sourient ! Empoisonnés par l’économie, Bhopal, Sévéso et Tchernobyl, ils nous sourient encore ! Séquestrés, affamés, utilisés, vendus, par tous abandonnés ils nous sourient toujours, éclairant de leurs yeux innocents, fenêtres ouvertes sur l’amour, ce monde qui les attend et les détruira sans remords.

Petits anges égarés sur la terre, les enfants, émissaires de l’amour, nous montrent que le paradis est en eux et que l’enfer est en nous ; par l’amour qu’ils nous donnent ce sont eux qui nous font grandir et nous apprennent à aimer.

Nous avons besoin des enfants, ils sont notre Rédemption, notre lumière. Mettre un enfant au monde c’est y mettre un peu d’amour, c’est y mettre l’innocence, la pureté, c’est rédimer un peu le monde. C’est tenter de réparer par cet acte la laideur du monde.

Les enfants ne sourient plus quand ils comprennent qu’ils ne sont pas aimés, trahis par ceux-là mêmes qui les ont voulus au monde ! Alors leur amour devient haine et l’innocence devient vengeance. La lumière devient ténèbres et ils deviennent adultes !

Et si l’enfer était dans cet aveuglement à ne pas voir le paradis contenu dans le sourire et les yeux des enfants ?

Le sourire des enfants est la vie et cette vie est l’avenir, le leur plus que le nôtre !

© Catherine Gaillard-Sarron 23.07.03

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ÉCRIVAINS DE VIE...


Trempant leur plume de chair dans l’encrier du monde, les hommes écrivent la vie… Ils l’écrivent blanc sur noir, d’un jet, la faisant jaillir du néant, l’inscrivant en lettre capitales dans le grand livre de l’humanité. Nombre d’entre eux, cependant, n’ont pas conscience de ce statut d’écrivain ni de l’immense responsabilité qui découle des histoires qu’ils écrivent.

Semblables à des écrivaillons ils écrivent n’importe où et n’importe comment, sans y mettre ni le fond ni les formes, indifférents à ce qu’ils créent. Ils écrivaillent sans souci du style, négligeant la syntaxe, l’orthographe et les règles, abandonnant de surcroît leurs écrits derrière eux. Ils écrivassent de mauvaises histoires que personne ne lira mais qui resteront consignées dans le grand livre du monde. À l’instar des petits enfants, ils gribouillent les pages du livre sacré de la vie, ignorants de sa valeur.

L’auteur véritable, lui, respecte ses écrits, conscient de leur importance et de la responsabilité qui lui incombe s’il les diffuse : il les reconnaît afin de leur donner une légitimité. Il en prend soin, leur donne le meilleur de lui-même, en corrige les fautes, en améliore le style, la syntaxe et parfois l’histoire. Ses écrits sont une part de lui-même : ils le représentent, le révèlent dans ce qu’il a de plus intime.

Enfin, plus que tout, l’auteur véritable affectionne ses écrits et s’il les met au monde c’est souvent avec le secret espoir de pouvoir améliorer l’histoire universelle. Pour que les histoires qui naissent de la plume des hommes soient réussies et trouvent leur place dans le grand livre de la vie, ces derniers se doivent de développer leurs compétences littéraires et humaines. Ils se doivent de prendre conscience de l’importance de leur écriture et des conséquences qu’engendre leur plume si particulière. En qualité d’auteurs de la vie, les hommes en sont également responsables et, à ce titre, doivent être capables d’assumer tous leurs écrits et leurs diverses créations… 

© Catherine Gaillard-Sarron 20.11.06

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TRÈS CHER(ES) FEMMES


À l’occasion de la St Innocent, date du décret encourageant les femmes à la non procréation, le ministre des affaires sociales leur adresse un message tout particulier afin de les remercier de leur coopération et de leur précieux soutien à la nation.
 
Merci, merci à vous, chères, très « cher » femmes, de prendre conscience de votre prix et surtout… de celui que vous coûtez à la société !
Merci à vous toutes de comprendre que, loin d’être un atout, votre capacité à procréer est une charge insupportable pour la collectivité.
Aussi, grâce à votre acceptation quasi générale de ne plus enfanter, les assureurs n’ont désormais plus à payer les onéreux frais de vos grossesses et se réjouissent des économies faites sur votre ventre. Ces bénéfices inespérés ont d’ailleurs permis l’émergence d’un viagra révolutionnaire et sa distribution gratuite. Des millions d’hommes vous en sont à jamais reconnaissants ! 
Pour mémoire, je rappelle qu’en Suisse la grossesse est toujours assimilée à la maladie et que les femmes ont dû attendre 2005, c’est-à-dire plus de 50 ans, pour voir naître, si j’ose dire, une assurance maternité.
Entre nous, mesdames, ne fallait-il pas déjà être un peu malade pour persévérer à mettre au monde des enfants dans ce pays? Aujourd’hui, les médecins vous félicitent de ne plus « tomber enceinte ». Cette maladie engendrait une telle quantité de complications que l’on peut sans autre lui imputer la plus grande partie de l’exorbitant déficit de l’assurance maladie. Votre décision, contrainte et obtenue par intimidation, il est vrai, de ne plus mettre d’enfants au monde, a permis l’assainissement de ce prestigieux organisme bien renommé LA+Mal. Votre sacrifice n’aura pas été vain, grâce aux économies réalisées, des dizaines de homes pour personnes âgées ont vu le jour en Suisse et nos aînés n’auront plus à craindre la solitude, le froid ou la canicule.
Les psychiatres et psychologues de tous bords, quant à eux, sont ravis ! L’épargne qui a découlé de cette situation a été phénoménale. Exit le blues postnatal, la culpabilité et les dépressions liées aux conflits entre famille et travail, les difficultés d’éducation des enfants, de comportements, les problèmes scolaires, familiaux, de dépendances, de délinquance, etc.
Une fois de plus, dans ce domaine comme dans bien d’autres, le principe de précaution s’est révélé efficace : moins d’enfants égale moins de problèmes, c’est évident ! Et puis l’État est heureux et thésaurise à tour de bras. Des femmes sans enfants sont des femmes qui travaillent plus, donc davantage d’impôts, et bien sûr, moins d’écoles, moins d’universités, moins d’allocations familiales, moins de crèches, moins de maternités… donc plus d’argent !
Une femme sans enfant c’est aussi moins de privilèges donc adaptation de la retraite à 65 ans voire bientôt 70 ans et, par voie de conséquence, une augmentation bienvenue des recettes de l’AVS. De plus, les statistiques sont formelles, confrontée aux mêmes conditions sociales et professionnelles que son homologue masculin, la femme qui travaille verra sa longévité raccourcie donc économie supplémentaire pour l’Assurance-vieillesse et survivants, l'AVS.
Quant aux patrons ! Ah ! Les heureux hommes. Terminé pour eux de payer des congés de maternité à des femmes qui ne travaillent pas ! Terminé le casse-tête des remplacements ! Les interminables congés parentaux avec obligation de réembauche au retour, s’il a lieu ! Terminé les absences répétées concernant des problèmes de crèches ou d’enfants malades et tout le tintoin liés à la maternité ! Tout cela est de l’histoire ancienne. Les entreprises se portent mieux et vos maris, mesdames, n’en sont que mieux rémunérés.
 
Évidemment, en dépit de vos sacrifices, les écarts de salaires se sont encore creusés et vos droits ont diminué mais le monde tourne bien. Le monde tourne même très bien. Les bénéfices faramineux affichés par nombre d’entreprises en attestent. Ainsi, chères, très « cher » femmes, au nom de la société et de tous les hommes qui ne voient pas la nécessité de financer la maternité et vous tolèrent à peine en son sein, je vous remercie de vos efforts soutenus et de votre engagement à la non procréation. Choisir la voie de la non procréation c’est dire oui à la création d’un monde pro !
Après vous le déclin, après nous… la fin !
 
Le ministre des affaires sociales

© Catherine Gaillard-Sarron 06.06

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APPÂTISSERIE"

 

Comme une marchandise, la femme, exposée, emballée dans des dentelles aguichantes, attire, appâte malgré elle le mâle consommateur ! Placardée le long des routes, aux carrefours, sur les murs et aux feux rouges, jusque dans les vitrines, la femme, véritable "appâtisserie", est devenue produit, à vendre sans pudeur, dans le bruit les odeurs, à consommer entre ou après les repas et son corps, comme des morceaux de viande, est débité en obscènes images, jeté en pâture à la concupiscence.

Morcelée, fragmentée, vendue au kilo ou par morceaux, la femme, désacralisée, désincarnée, vidée de son essence n’existe plus en tant que telle.

Mais avait-elle seulement commencé à exister ?

Servante depuis toujours la voilà devenue chose ! Morte avant que de naître véritablement à elle-même.

Où est donc cette émancipation, cette liberté promise par les hommes, espérée par la femme ?

N’apparaît que la manipulation et l’utilisation de son corps, exposé, rabaissé, humilié, étêté pour mieux le chosifier, confisqué comme le vivant, acheté et vendu au plus offrant.

Quelle est donc cette femme que l’on vend en partage ? Qui donc est cette femme exposée sans ambages ? Cette femme otage, cette femme chantage, cette femme sans tête et sans voix dont on voile ou dévoile selon l’idéologie, la religion, la morale ou le business, le visage ou le derrière !

© Catherine Gaillard-Sarron 2002
 
 

LE LIVRE NOIR DE LA CONDITION DES FEMMES 

 

Infiniment merci pour ce livre douloureux mais terriblement nécessaire.

Je n’étais pas sans ignorer la condition des femmes de par le monde mais de là à voir se former sous mes yeux, au fil de ma lecture, cette ignominieuse photographie de notre condition à toutes, j’en ai été effarée. Tour à tour indignée, en colère, blessée, humiliée, révoltée, c’est aussi la tristesse la consternation et… presque le découragement que j’ai fini par éprouver au fil des pages du livre noir de la condition des femmes.

Dans mon cœur et dans ma chair, j’ai ressenti avec force la haine et la violence qu’on inflige partout à la femme dans le monde.

Comment comprendre une telle oppression, une telle agression ? Qu’avons-nous fait pour mériter pareil sort ? Quel est donc le mauvais génie qui nous condamna un jour de la sorte ?

Face à l’oppression insane des femmes, à leur enfermement, à leur musellement comment ne pas hurler et comment continuer à vivre au milieu d’un tel monde ?

Quel monstrueux « gâchis féminin », de vie, d’énergie, d’intelligence, de compétences, de créativité et d’amour !

Ce livre bouleversant doit impérativement nous faire prendre conscience de la nécessité de notre émancipation. Les femmes doivent s’unir, se soutenir et coopérer. Et si nombre de femmes ne le comprennent pas encore c’est qu’elles n’ont pas véritablement pris conscience de ce qui les fait agir. Pour progresser, elles doivent découvrir et apprendre leur histoire, celle des Femmes, cette histoire qu’elles ignorent parce qu'occultée depuis toujours. Ce livre est là maintenant pour dire le pourquoi et le comment de ce qu’on fait aux femmes. Pour dénoncer pourquoi cela leur est fait, comment cela leur est infligé et surtout pourquoi cela est possible !

Nous devons nous émanciper de la tutelle des hommes et ne pas rougir de l’étiquette de « féministe ». Ce n’est d’ailleurs pas le mot lui-même qui pose problème mais le réservoir d’émotions négatives qui s’y rattachent et que les hommes alimentent afin d’empêcher les femmes de faire valoir leurs droits et de se défendre. Ne tombons dans ce piège grossier. Ne faisons pas leur jeu. Ne serions-nous que des étourneaux effrayés par un épouvantail ?

Il nous faut prendre nos responsabilités et assumer cette liberté si chère.

Au fond qu’est-ce qu’une féministe ? Un monstre poilu, frigide, laid ! Un être sanguinaire, une terroriste ? Rien de tout cela naturellement !Rappelons-nous la belle phrase de Benoîte Groult "Le féminisme est un beau mouvement pacifique, qui n'a jamais tué personne, alors que le machisme tue tous les jours".

Être une féministe c’est être en sororité avec toutes les femmes. C’est ressentir au plus profond de sa chair et de ses gènes ce que les autres femmes éprouvent quand elles sont humiliées, privées de droits, battues, violées, bafouées, enfermées dans leurs maisons, emprisonnées dans des burqas ou autre attirail de torture et c’est trouver cela inadmissible, inacceptable !

Être féministe, c’est vouloir défendre son intégrité et ses droits. C’est vouloir gagner son indépendance et sa liberté.

C’est vouloir, au même titre que les hommes être reconnue comme personne à part entière

Considérant l’énormité du travail accompli, ma reconnaissance va à toutes ces femmes intelligentes, engagées et conscientes des verrous à faire sauter qui ont rédigé ce livre, permettant dès lors une prise de conscience planétaire de la condition des femmes dans le monde.

Encourageons-les, soutenons-les car ce sont elles qui écrivent notre histoire. Celle des femmes !

Je pense également que seules les femmes peuvent aider les femmes, non pas que les hommes ne veulent pas le faire mais c’est un fait qu’en dépit de l’intérêt ou de la sympathie que la plupart semblent manifester pour notre cause quand ils sont seuls, les hommes n’ont généralement plus le courage de leurs opinions quand ils se retrouvent en groupe. L’esprit grégaire reprend le dessus et tous se conforment aux stéréotypes éculés qui prévalent depuis des millénaires et qui les arrangent bien. Ils veulent bien s’attendrir sur notre sort mais de là à nous aider et donc à perdre leurs privilèges, il y des pas et des mots qu’ils ne sont prêts ni à faire ni à prononcer…

Et pourtant, si les hommes avaient ce courage, comme les choses pourraient être meilleures !

Je ne suis qu’une femme ordinaire, mais je me sens responsable, par mes attitudes, mes paroles, mes pensées ou mes actes, de ce que je suis, de ce que fais, de ce que je porte et représente en tant que femme. 

Je suis étonnée du peu de témoignages et de réactions déposées dans ce forum en considération des milliers d’exemplaires vendus. Surprise également de l’anonymat systématique employé par les internautes. Est-ce la peur de s’affirmer en affichant son opinion ? La crainte de représailles en donnant son nom ? Toujours ces vieux mécanismes de défenses qu’il nous faire sauter. Assumer ses propos c’est faire un pas vers la liberté : liberté d’expression dans un premier temps que nous avons la chance de voir encore préservée dans nos pays. Et puis, au début n’était-il pas le Verbe ? C’est donc bien un commencement

Assumer ses propos, c’est vouloir exister, réellement.

Mais le peu de témoignages est peut-être dû au fait que chargées de leurs responsabilités familiales, professionnelles, bénévoles, ou autres les femmes n’ont tout simplement pas le temps de lire ou d’écrire dans ce forum ? 

Comment en étant femme être sur plusieurs fronts à la fois ? Dur, dur, il est vrai !

Et c’est peut-être là qu’il faut commencer par faire des choix. La société n’aidant pas les femmes, viendra le temps où il faudra, pour survivre, choisir entre famille et boulot, entre compassion et égoïsme, entre liberté et esclavage…

J’ai lu tous les commentaires et les personnes qui s’expriment le font avec intelligence, néanmoins, que l’on en ait conscience ou pas, de nombreuses réactions semblent conditionnées par les schémas répétitifs dans lesquels sont encore enfermées les femmes.

Ne nous jugeons pas, unissons-nous, soyons solidaire et coopérons ! Comme toutes ces femmes qui ont permis la naissance de ce livre, unissons-nous pour briser les chaînes qui nous retiennent encore et donner naissance à un monde meilleur. Agissons déjà simplement autour de nous, en refusant les stéréotypes, la marchandisation et l’érotisation du corps féminin. En éduquant nos filles et nos garçons dans un respect mutuel. En manifestant notre désapprobation pour tout ce qui est sexiste et en soutenant les mouvements féminins qui font progresser les choses afin qu’un jour nos filles puissent écrire un livre rose de la condition des femmes. 

Ne l’oublions pas, aujourd’hui encore, chaque homme dans le monde est un des barreaux de la prison qui maintient les femmes enfermées.

 « La meilleure des femmes qui a toutes les qualités est inférieure au pire des hommes ».

Extrait du livre « Femmes manifestez-vous » de Talisma Nasreen qui cite le Samhita Taittiriya.

 

Merci à Christine Ockrent, Sandrine Treiner ainsi qu’à toutes les autres qui ont œuvré à l’élaboration de ce livre.

Merci à vous, messieurs, qui par votre courage ouvrez une voie vers cette égalité si combattue.

Catherine Gaillard-Sarron 04.09.06

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L'ART DU MÉNAGE

 

Faire le ménage, c’est l’art de nettoyer et de mettre en ordre ses intérieurs : le sien propre et celui de sa maison. C’est contribuer à mettre fin au désordre extérieur en commençant à l’intérieur de soi.

Et comprendre la nécessité de faire de l’ordre autour de soi et surtout en soi, c’est comprendre le fonctionnement du monde et être en harmonie avec lui car... tout passe par l’Ordre !

Le ménage est une corvée utile, nécessaire, indispensable et même essentielle. Comme il faut constamment nettoyer le corps et l’habitat pour les débarrasser de leur crasse quotidienne, il faut aussi et avec la même rigueur décrotter perpétuellement l’âme et l’esprit pour les garder vifs, propres et brillants. Et la femme plus que l’homme, par essence peut-être, par contrainte et sexisme sûrement, le sait, le comprend et l’expérimente jour après jour.

Nettoyer, laver, épousseter, blanchir, fourbir, astiquer, lessiver, curer, récurer ou briquer participent de la vie même qui passe ; de la vie en continuelle évolution qui modifie toutes choses en agissant sur elles, les transformant sans cesse, générant et déposant en conséquence des tonnes de déchets qu’il faut bien prendre en considération et évacuer. Déchets biologiques, organiques et minéraux qui se déclinent en une liste qui n’est pas exhaustive : cadavres, cellules mortes, squames, ongles, cheveux, poussières, saletés en tous genres, ordures, détritus, scories, gravats, déblai, boue, gadoue, limon,  humus, terreau, glèbe, vase, fange, alluvion, sédiments, compost, moisissure, selles, fumier, pourriture, bois mort, etc.

Tout ce qui vit produit des résidus et laisse des traces. La nature fait le ménage chez elle, elle gère ses déchets et les recycle en les compostant. Il apparaît donc évident que, nous aussi, sous peine de disparaître sous des montagnes d’immondices, devons nettoyer et faire le ménage dans nos « intérieurs », ces nettoyages devant permettre à la vie et à l’énergie de circuler plus librement.

Or force est de constater que dans ce domaine, les hommes – qui se prévalent pourtant d’aimer l’ordre plus que les femmes – acceptent davantage de vivre dans la saleté et le désordre ménager et mental que leur compagnes ; leur tolérance à cet égard n’ayant d’égal que leur intolérance à faire le ménage eux-mêmes. Évidemment, il faut reconnaître que depuis des temps immémoriaux les hommes ont mis en place des stratégies efficaces qui les dispensent de se poser véritablement la question. Ce qui est fort dommage car si le genre masculin pratiquait régulièrement le nettoyage, il prendrait certainement conscience que chaque action, aussi minuscule soit-elle, à des implications sur l’ensemble et engendre des conséquences qu’il est utile d’analyser. Il prendrait peut-être également conscience, à travers cette activité, que nettoyer et faire de l’ordre procèdent de la vie même. Que sans cesse il faut prendre soin des choses en leur accordant de l’attention et du temps sous peine de les voir s’abîmer, perdre leur éclat et se dégrader jusqu’à la destruction.

La femme, parce que c’est à elle qu’on a délégué arbitrairement les charges domestiques et le nettoyage, a développé au fil du temps une philosophie particulière au sujet du ménage. Elle a su voir, comprendre et discerner dans ces activités répétitives, le mouvement même de la vie. Comme la vie qui évolue sans cesse, la femme également se remet constamment en question, se renouvelle, se modifie, change, évolue. La femme est vie, elle donne la vie et comme elle, elle évolue. L’homme, lui, ne sait pas assez se remettre en question. Faire le ménage pourrait être un bon apprentissage car il remet chacun et chacune face aux véritables exigences de la vie. En effet, si personne ne fait le ménage, le chaos s’installe rapidement perturbant alors le bon déroulement des choses. Face à ces forces à l’œuvre avons-nous vraiment le choix ?

Entre le chaos et l’action, la femme choisira donc l’action, c’est-à-dire en l’occurrence le ménage, se remettant par là même en question au travers du fait qu’elle n’accepte pas le chaos et qu’elle agit pour le contrer en dépit des contraintes qu’elle subit. Par ailleurs, ce genre d’occupation a l’avantage de permettre à l’esprit d’évoluer librement pendant que le corps travaille ; il permet la réflexion et donne l’occasion de se relier à son « intérieur ». Participer au ménage pour un homme c’est aussi entrer dans un processus de changement vis-à-vis des rôles dits traditionnels et partant tenter de les modifier en y prenant sa part et ses responsabilités.

C’est dans les petites choses du quotidien que se révèlent les grandes leçons de la vie.

En conséquence, effectuer ces humbles et ingrates corvées, c’est aussi acquérir une sagesse utile dans la compréhension du temps qui passe et c’est apprendre à respecter la vie et tout ce qui la compose.  

Comme chaque jour et à chaque instant se dépose la poussière sur toutes choses, il en va pareillement pour nous et c’est tous les jours qu’il faut remettre l’ouvrage sur le métier ! Même la mort n’arrête pas le processus. Après la crémation ou la dégradation des corps, quels qu’ils soient, reste la poussière qui se redépose encore et encore, comme subsistent les souvenirs, les regrets, les remords, l’expérience et les leçons bien après que les faits se furent déroulés.

Combien de personnes, l’esprit encombré de « vieilleries » n’osent plus s’aventurer en elles, effrayées du ménage à y faire. Combien d’âmes découragées devant des tas de vieux souvenirs douloureux qu’elles ne veulent ou ne peuvent ni voir ni jeter ?

Faire le ménage c’est mettre en ordre sa maison comme son esprit ; c’est être discipliné, persévérant, constant, en accord avec les nécessités de la vie. C’est consentir à voir clair en soi, c’est faire table rase de tout ce qui nous encombre, c’est tenter de s’analyser et se remettre constamment en question.

C’est accepter d’être en mouvement !  

C’est admettre sa saleté intérieure et se résigner à la curer jour après jour, infiniment, conscient que c’est tous les jours qu’il faut progresser et nettoyer. On peut choisir d’ignorer cette réalité mais dans ce cas la poussière recouvrira tout de son voile gris et éteindra la vie qui anime toute chose.

Vivre c’est donc bouger ! Car bouger c’est éviter que la poussière ne nous recouvre. Et pour que cela ne se produise pas…

il faut faire le ménage !

© Catherine Gaillard-Sarron 26.2.03

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MST MALADIES SOCIALEMENT TRANSMISSIBLES!

 

Et si dans un avenir proche le chômage était assimilé à une maladie contagieuse ?

En dépit des progrès de la médecine et de l’éradication de certaines pathologies infectieuses, de nouvelles maladies voient sans cesse le jour, générées par l’homme et ses agissements directs ou indirects sur son environnement. Il en est une, particulièrement, qui sévit depuis quelques temps et se développe de façon alarmante. Issue de la conjoncture économique, de la mondioglobalisation, du progrès technologique et scientifique et surtout, de l’avidité gloutonne et cupide des grands trusts actuels, ce chancre du profit, propagé par de multiples fusions, ronge et détruit le fondement même de notre société. Cette nouvelle maladie, dénommée « chômage » vient gonfler le fléau des MST (maladies socialement transmissibles) et jouit aujourd’hui d’un terrain absolument idéal à sa propagation et à sa dissémination.

Véritablement contagieux, le « chômage » contamine des régions entières et touche indistinctement hommes ou femmes dans la force de l’âge et dans la tranche active de la population. Par ses vagues successives, il attaque de manière irréversible le système immunitaire de toute une population et met en péril le fragile équilibre qui maintenait une cohésion sociale. 

Les atteintes se manifestent de plusieurs façons et graduellement. Au début de la maladie, des pathologies diverses, aussi bien physiques que psychiques se développent de manière anarchique alors même que l’organisme était sain au préalable. Il est urgent d’intervenir au plus tôt pour tenter de combattre l’infection car si aucun traitement n’est entrepris pour soigner et soulager le malade, ce dernier tombe rapidement dans une sorte de prostration et de dépression avec forts risques de dépendances diverses voire de suicide ou d’automutilation. À contrario, l’atteinte peut également se manifester par de la violence et un puissant désir d’autodestruction qui peut conduire à de la délinquance voire à la criminalité.

Dans tous les cas le malade est dangereux : pour lui-même ou pour la société ! En outre, cet état maladif génère une forte propension à la paupérisation et gangrène de façon dramatique le tissu du corps social et économique de la région où sévit la maladie.

Actuellement, seuls les enfants semblent être épargnés par le fléau. Néanmoins, les conséquences désastreuses de l’infection qui touche les parents précarisent déjà la progéniture de ces derniers. Si rien ne vient endiguer le processus, il est probable que la contamination touchera également les enfants, favorisant dès lors l’apparition de nouveaux foyers, voire une résistance à la maladie ou pis, l’émergence de nouvelles souches.

Cette affection, qui prend de plus en plus la forme d’une épidémie voire d’une pandémie pourrait, si rien n’est fait pour l’enrayer, pousser les autorités à prendre des mesures sanitaires extrêmes comme la quarantaine et à exclure des villes toute les populations contaminées.

Les questions sont alors posées !

Existe-t-il vraiment, dans notre société déclinante et à l’individualisme forcené, une volonté véritable de rechercher et d’apporter des solutions concrètes à cette calamité actuelle ?

Car il faut le reconnaître, de plus en plus considéré comme un pestiféré par une communauté qui le rejette et se désolidarise de sa souffrance, le chômeur est devenu la victime propitiatoire d’une économie boulimique et vampirique. Directement contaminé par les manipulations de pseudos scientifiques analystéconofinanciers avides de pouvoir et d’argent, il paie de sa chair et de sa vie le désir de puissance absolue des plus grands. Véritable sacrifice vivant offert au dieu Profit !

Rendu dorénavant obsolète et inutile par la progression et l’expansion fulgurante des technologies du futur : informatique, génétique, robotique, biotechnologie, nanotechnologie, sciences cognitives, etc., ce chômeurisé erre dans un univers où il n’a plus sa place, devenu, paradoxalement, une sorte de toxine secrétée par un système nommé ultralibéralisme qui cherche à présent à l’éliminer pour devenir encore plus efficace et rentable.

Et si des crédits sont débloqués, le seront-ils dans l’investissement d’un remède au chômage, ou plutôt dans l’élaboration d’un contrepoison afin d’accélérer le processus de désinfection déjà en cours ?

En attendant, est-il juste d’entasser et de parquer les chômeurs dans des mouroirs à la périphérie des villes alors que les vecteurs principaux de la maladie ne cessent de se développer avec toujours plus de virulence et d’impunité ?

© Catherine Gaillard-Sarron 1998

 

ÉCOUTE

 

S’il est vrai qu’écouter l’autre c’est le respecter, alors personne ne respecte personne, car personne n’écoute personne !

Enfermés en nous-mêmes, attachés à notre vision du monde, nos principes, nos attentes, nos exigences, nous ne nous intéressons à l’autre qu’en fonction de nos besoins ou de nos intérêts. Nous sommes égoïstes et ce sont les intérêts des uns et des autres qui tiennent le monde ensemble pas l’amour.

Nous utilisons l’autre, quel qui soit, nous le manipulons, nous le séduisons, nous le soudoyons, nous l’exploitons mais nous ne l’aimons pas. Pour aimer il faut être à l’écoute. Il faut de la confiance et du respect. Mais qui écoutons-nous le plus souvent ? L’autre ou nous ? Qui aimons-nous véritablement ? L’autre ou nous ?

Nous voulons que l’autre comble nos manques, qu’il nous apporte ce qui nous fait défaut. Mais l’autre est comme nous et il cherche les mêmes choses que nous, il agit donc de la même manière que nous, d'où le chaos du monde.

Tous nous cherchons l’amour, l’attention et la compassion des autres. Tous nous attendons le pardon pour nos fautes et l’acceptation de nos défauts. Tous nous souffrons de n’être pas suffisamment aimés ou rejetés. Pourtant, la plupart du temps, nous nous révélons incapables d’offrir cette générosité, cette mansuétude ou cette bienveillance que nous exigeons des autres.

La vérité est que nous cherchons tous un amour qu’aucun de nous n’est vraiment capable de donner.

Nous ne savons pas aimer car pour aimer il faut être à l’écoute, non pas de ses besoins mais de ceux de l’autre. Et la majorité d’entre nous en est incapable car exclusivement centré sur lui-même et à l’écoute de ses propres besoins. C’est pourquoi l’homme n’a d’autre ressource que de se tourner vers Dieu. Il en a besoin.

Les hommes étant incapables d’amour, Dieu a donc bien sa raison d’exister puisqu’Il est le seul à pouvoir leur donner en et à les aimer tous sans condition...

© Catherine Gaillard-Sarron 2.12.06

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DÉPRESSION

 

La discipline de la souffrance, de la grande souffrance, ne savez-vous pas que c'est la seule discipline qui, toujours, a permis à l'homme de s'élever?

Nietzche

 

La dépression est une terre froide, aride, stérile, hostile, sans lumière. C'est un état de tristesse infinie, silencieux, sans joie et sans soleil dans lequel vous errez comme une âme en peine. C'est un tunnel étroit et obscur que la vie vous oblige à emprunter, à passer, sous peine d’y rester ou d’y trépasser. Tout y est noir, glacé. La solitude, inconcevable, y est immense, absolue. C’est extrêmement difficile à vivre, douloureux, incompréhensible. Vous êtes démuni et impuissant face à ce qui vous arrive et face aux autres qui ne le comprennent pas. Vous vivez au ralenti. Vous ne parlez plus, vous ne souriez plus, vous êtes comme un Zombie, absent, vidé de votre énergie vitale.
Autour de vous, tout devient moins important, superficiel, tout perd son intérêt, comme si vivre se résumait à survivre. Coupé des autres, du monde, enfermé en vous-même comme dans une chrysalide, le temps se distord. Le film de votre vie ne se déroule plus, comme un arrêt sur image. Figé, emprisonné dans un présent qui semble s’éterniser, vous errez à la recherche de vous-même: cette bulle fragile que vous représentiez et qui vient d'éclater. Quête dérisoire mais nécessaire qui vous oblige à explorer les coins et les recoins de votre conscience afin de comprendre ce qui vous arrive.  
Au cours de cette décantation, de cette décomposition terrible et silencieuse de tout votre être, vous évoluez, cependant. Des changements s'opèrent en vous, modifient votre comportement, vos pensées. Mais nul ne mesure votre métamorphose. Personne ne peut imaginer ce que vous vivez, ce que vous éprouvez. Votre corps est là, cuirasse qui vous protège du monde et des autres mais, comme une étoile effondrée sur elle-même, vous n’êtes plus qu'un trou noir où disparaissent la joie et la lumière. En latence, oublié de tous, terriblement seul, vous poursuivez votre immersion dans les profondeurs de votre âme, descendant toujours plus profondément dans vos abysses intérieurs à la recherche des ces morceaux éclatés de vous-même. Et lentement, hors de tout regard, hors de tout jugement, vous vous retrouvez, vous vous recentrez, vous vous ancrez à cette Présence que avez rencontrée au fond de votre trou sans bord et sans fond et vous remontez, par paliers, vers la lumière et la vie...

Quand malgré la souffrance du corps vous ne voulez pas entendre ce que vous crie vôtre âme, la vie se débrouille et empreinte des chemins de traverse pour vous avertir que vous êtes en danger. La dépression est peut-être, paradoxalement, une ultime réaction qui vise à vous protéger, une stratégie générée par votre psychisme pour vous faire entendre raison et vous faire comprendre que vous vous êtes perdu dans le désir des autres. À cette occasion vous ne pouvez plus refuser la remise en question puisque, effectivement, il en va de votre survie. Mais bien sur, tout ce processus apparaît comme libérateur et enrichissant une fois seulement l’épreuve dépassée.
Pour pouvoir vous en sortir, vous devez absolument en reconnaître les signaux et accepter cette pause brutale que la vie vous impose. Vous devez admettre votre fragilité, vos limites, vos blessures, vos fêlures, votre finitude, autant de failles par lesquelles la lumière viendra vous éclairer. Vous devez prendre conscience de vos émotions, de ce que vous attendez de l’existence, de vous, des autres. De toutes les façons possibles vous devez exprimer votre ressenti. Vous devez affronter vos angoisses, tout mettre à plat, analyser, comprendre, découvrir vos besoins, vos désirs, pardonner, vous pardonner, créer et enfin, oser vivre...

Il faut cesser de rêver sa vie et la vivre, quelle qu'elle soit, car il n'y a rien, rien de plus précieux que la vie !
 

© Catherine Gaillard-sarron 1997

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L'ANTI-VIAGRA

 
La puissance des hommes se manifeste, une fois de plus, à travers leur… impuissance !
Et tant d’impuissance nous étonne car c’est par milliers que ces hommes, qui se disent puissants, recourent au viagra.
Serait-ce que l’impuissance génère le besoin de puissance ?
 
Aphrodisiaque légal de confort, le viagra réussit l’exploit indécent, sous couvert d’impuissance, d’obtenir ce que les femmes, impuissantes en dépit de leur insistance, n’ont jamais pu obtenir : le remboursement de la pilule.
 
Serait-ce que rembourser la pilule serait reconnaître et légitimer le droit au plaisir pour les femmes ?
Devons-nous comprendre que le plaisir des hommes, droit sacro-saint, voire divin, doit être encouragé, glorifié et remboursé, alors que celui des femmes, occulté, a un prix ? En clair que seules les femmes doivent assumer à leurs frais et à leurs risques et périls l’inconséquence des hommes et les conséquences qui en découlent ?
Le fait d’être responsable se paierait-il donc !
Car force est de constater qu’avec moult inventions subtiles et discutables, on flatte, on favorise en la légitimant médicalement et en la remboursant, l’irresponsabilité sexuelle déjà suffisante de tant hommes !

À la vérité, le désir des hommes est bien plus important que la réalité des femmes, et l’impuissance des femmes envers la puissance des hommes, dans ce domaine-là comme dans les autres, n’est pas prête d’être entendue, combattue et en aucun cas à être traitée.
À quand un anti-viagra pour les femmes, remboursé par les caisses-maladies ?
Ou une pilule pour les hommes non remboursée par les Caisses-maladies ?

© Catherine Gaillard-Sarron 4.01

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INCONTINENCE VERBALE

 

Femina du 28.12.03 

"Les liens entre les zones de mémoire s’affaiblissent s’ils ne sont pas constamment raffermis. Ainsi en est-il du langage. La vivacité d’esprit et le débit verbal dépendant de la force du réseau créé par les neurones. Alors, comme l’écrivent Anne Dufour et Dr Jean-Marie Robin dans l’excellent ouvrage « Un cerveau en pleine forme » paru au Éditions Marabout, pour rester fit et ne pas oublier, il faut « parler, parler, parler, discuter, papoter, mais aussi écouter, sortir, voir du monde et essayer d’avoir des conversations, faire appel à un vocabulaire le plus élaboré possible. Car les mots ne s’usent que si l’on ne s’en sert pas ».

Faire du sport. L’activité physique muscle le cerveau. Et soyez créatif. Introduisez un brin de fantaisie dans votre vie et votre cerveau vous en sera reconnaissant. Qu’il s’agisse de n’importe quelle activité artistique. L’expression artistique entretient la finesse d’exécution, d’attention, éduque les sens, affine le jugement esthétique et l’esprit critique. Bref soyez généreux : dépensez vous physiquement et intellectuellement sans compter. Et riez à cœur joie c’est bon pour le physique et le mental."

Donc, s’il est vrai que pour garder un cerveau en pleine forme il faut « parler, parler, parler, discuter, papoter, mais aussi écouter, sortir, voir du monde et essayer d’avoir des conversations, faire appel à un vocabulaire le plus élaboré possible. Car les mots ne s’usent que si l’on ne s’en sert pas ».

Alors, la démence qui guette ceux qui n’auraient pas assez parlé pourrait être assimilée à une « incontinence verbale » au même titre que l’incontinence urinaire ou fécale, le corps vieillissant ne pouvant plus maîtriser ni sa vessie ni ses sphincters et... ni son cerveau. Et le cerveau, ainsi relâché, laisserait alors s’échapper par flots les mots et les paroles jamais dites.

C’est donc la perte de contrôle qui, à ce stade, fait dire n’importe quoi au dément. En conséquence, il vaut mieux parler durant toute sa vie en ayant conscience de ce qu’on dit jusqu’à la fin, plutôt que de ne pas parler et finir par dire n’importe quoi à la fin de son existence.

Catherine Gaillard-Sarron 28.12.03 

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BRAISE D'AMOUR EN COCOTTE

 

C’est bien connu, comme le dit tante Lulu, c’est dans les vieilles marmites qu’on fait la meilleure soupe et y voir comme une invite ne saurait le mettre en doute.

Prendre donc pour ce faire, une femme un homme lalalère, la jeunesse consommée mais la force conservée ; ce mélange particulier de belle maturité, d’un braisé de qualité est condition incontestée !

Sagesse et complicité dispensées sans compter apporteront sans objection du corps à la liaison. De la tendresse à volonté et une écoute appropriée conserveront au braisé fluidité et stabilité. Pour corser le braisé, avec parcimonie, saupoudrez d’un soupçon de jalousie, d’un brin de coquetterie. Une petite pincée d’ironie sans trace de tyrannie relèvera la fadeur d’un braisé sans saveur. Et pour faire de ce braisé un plat plus raffiné, une touche de séduction lui conférera la passion.

Enfin, épicez ce plat d’amour d’un petit zeste d’humour et n’oubliez pas avec vigueur de remuer dans tous les sens, et sans souci des convenances, ce petit frichti du bonheur !

Accompagné d’un verre de vin sur la terrasse ou au jardin, dégustez avec Lolotte ce braisé d’amour en cocotte.

Bon appétit!

© Catherine Gaillard-Sarron 2003

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MON AMI P...

Il est plutôt carré, mais si rassurant. Tout en lui est force, puissance, rapidité. J’aime son élégance, sa sobriété, son côté pratique et spontané. Avec lui pas de problème, il a toutes les solutions. Il est toujours prêt, disponible, efficace. Sa mémoire est infaillible, son cœur maternel. Avec simplicité il accueille mes confidences, mes états d’âme. Sans cesse j’interromps ses veilles, le tire de son sommeil, le dérange avec mes histoires, mes fantasmes. Je lui livre mes pensées les plus noires, il ne dit mot. Jamais il ne se plaint.

Parfois il sature, mais il a tant de qualités que je lui pardonne. Dévoué, il est toujours à mes côtés et c’est un grand réconfort que de le sentir fidèle en toute occasion.

Hier soir, quand en pleine nuit il s’est mis à émettre un ronronnement inhabituel, je me suis levée, prise d’une inspiration subite, et je suis allée vers lui à tâtons dans l’obscurité. À son insu, pendant qu’il sommeillait, je l’ai admiré en silence, écoutant sa respiration régulière comme une mère inquiète écoute celle de son enfant, en résonance avec ses pulsations les plus secrètes. Avec tendresse, je l’ai caressé doucement de mes doigts experts, puis j’ai effleuré sa zone la plus sensible, la plus tactile…

Instantanément ma stimulation l’a réveillé transformant à la vitesse de l’éclair mon désir en impulsion. Sa large face s’est éclairée, son ronron s’est amplifié et dans un jaillissement de lumière bleue il m’a illico manifesté sa complice disponibilité.

Touchée par sa sollicitude, j’ai aussitôt tapé un grand merci sur son clavier et pour la première fois, dans un bogue mémorable, mon PC a planté !

© Catherine Gaillard-Sarron 6.05.04

 
 

RADIO DITOUT

 

Bonjour, bienvenue sur Radio Ditout

La radio qui vous dit tout

La Radio qui ne cache rien, qui montre tout,

Qui va dessous, qui se fout de tout

La Radio qui veut des sous

La Radio qui fait des sous.

 

Aujourd'hui beau temps nuageux couvert

Chapeau de paille bottes et imper

N'oubliez pas le masque à gaz

Nécessaire de Lausanne à la Paz.

Une nouvelle qui tombe par fax

Nouvelle hécatombe par l'anthrax

Mais pas de panique on n'peut rien faire

Attendez et laissez-vous faire

On réfléchit n'ayez pas peur,

Chacun son tour y'a pas d'erreur!

 

Ici Radio Ditout, la radio qui vous dit tout

La radio qui mélange tout

La radio qui se fout de tout

 

Une dépêche vient de tomber

Attentat meurtrier sur Angers

Revendications d'un cocu évincé

Une p'tite bombe a bricolé

Histoire d'vous faire rigoler

Seule sa femme en a réchappé !

Bientôt le nouvel an

Pensez aux bombes Dugland

Y'en aura pour tout le monde

Pas de pénurie de bombes.

 

Ici Radio Ditout, la radio qui vous dit tout

La radio qui vous bourre le mou

La Radio qui se fout de vous

 

Suite au sondage de certains apôtres

Trop de gens se piquent le tube

Résultat, détériorations des tubes :

Tubes digestifs d'une part et tunneliers de l'autre

Entre les tubes alpins et les tubes des humains

On n'est pas sorti du tunnel !

Whouaa ! Face au dur train-train quotidien

Le train peut-il être la voie d'un 7ème ciel !

En attendant d'y voir clair voici le tube de l'été

Boire un petit coup c'est la santé!

 

Ici Radio Ditout, la radio qui vous dit tout

La Radio qui ne cache rien, qui montre tout

Qui va dessous, qui se fout de vous

La radio d'un monde fou

La Radio qui fait des sous.         

 

Catherine Gaillard-Sarron 25.10.01

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NOTRE CORPS...

 

Notre corps qui est à nous,

Qui nous porte et nous loge depuis notre naissance,

Qui nous donne la liberté de mouvement,

Qui nous fait apprécier ce que nous mangeons, ce que nous buvons,

Ce que nous voyons, entendons, sentons et touchons,

Notre corps qui nous transporte bien au-delà des lieux communs,

Qui est le véhicule de nos élans,

La caisse de résonance de nos émotions,

Ne nous abandonne pas,

Ne nous met pas à la porte de notre maison,

Prend pitié de nous…

Donne-nous la conscience de ton importance,

La connaissance de tes arcanes,

Le souci de ton bien-être ;

Donne-nous le courage de te faire travailler,

La force de lutter contre la paresse,

L’intelligence de te comprendre,

Aide-nous à te donner la discipline

Et la persévérance que tu mérites ;

Initie-nous à tes rites secrets,

Parle à notre esprit,

Induit-le à te respecter et à t’écouter.

Notre corps qui nous porte,

Qui est le lieu de tous les transports,

Le siège de toutes nos perceptions,

Donne-nous notre énergie quotidienne

Pardonne-nous nos excès et nos faiblesses

Et délivre-nous du mal,

Du mal que l’on te fait

Car c’est de toi que dépend

Pour chacun de nos jours

Notre bonheur de vivre

Libres et indépendants !

Notre corps qui est à nous

Qui nous porte et nous permet de vivre,

Que ta grandeur soit reconnue

Pour la vie toute entière!

 

© Catherine Gaillard-Sarron 6.05.04

 

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LE CORPS : EXPÉRIENCE DE LA VIE 

 

La vie est une expérience et la mort… probablement la fin de l’expérience.

La mort est peut‑être même l’état initial duquel nous sortons, la vie étant le temps donné pour expérimenter autre chose à travers le corps ; le corps devenant alors l’instrument par excellence qui nous permet concrètement, réellement, d’expérimenter la vie et surtout de la ressentir. L’esprit et l’âme ainsi emprisonnés dans le corps devant nous permettre de mesurer nos limites et notre insignifiance, pour ensuite pouvoir consciemment, s’ouvrir à l’univers entier.

Quoi de mieux en effet que le corps pour savoir qui l’on est ? Pour se découvrir dans ses forces et ses faiblesses, dans son courage et sa lâcheté, dans la souffrance et le plaisir, pour sentir, ressentir et mesurer le temps qui passe ?

Le corps est  le prolongement, le reflet de ce que nous sommes réellement ; l’esprit en étant le moteur. Il est notre véhicule, notre « machine », notre outil et… notre tombeau. C’est par lui que nous allons ressentir, évaluer et traduire toutes les émotions qui animent notre esprit. Il est à l’image de nos pensées et de notre âme ; il en est le révélateur ! C’est à travers lui et par lui que nous montrons également nos aptitudes à devenir humain.

Pour maintenir le corps en état de fonctionnement nous devons constamment travailler, matériellement, physiquement et psychiquement ; il faut le nourrir, le détendre, l’apaiser, le soigner, le protéger, le défendre, le renforcer et l’aimer. Sans cesse il requiert des soins, de l’attention et de l’amour. Un temps nécessaire, précieux qu’il faut lui accorder pour qu’il puisse remplir correctement sa mission, mais qu’il faut aussi retrancher à notre existence proprement dite.

Le corps est l’expérience de la vie. Il nous prépare à autre chose, pour autre chose, à l’après mort : la vie dans le corps est une étape. À travers lui, nous devons apprendre à maîtriser les émotions et les sentiments tels que la colère, la haine, la tristesse, la joie, l’amour, la souffrance, la patience, l’abandon, le rejet, le plaisir, la compassion, la violence, la solitude, etc. Les émotions sont importantes, inhérentes à notre condition humaine, elles sont nécessaires. Elles nous permettent de constater les ravages qu’elles exercent sur notre corps à travers l’esprit et le travail que nous avons et devons faire sur soi pour y remédier. C’est à travers elles que nous pouvons grandir, en parvenant à les gérer et en essayant d’être en harmonie avec elles. Dépasser ses émotions c’est aller vers une plus grande connaissance de soi et prendre conscience de l’univers. C’est transcender sa condition d’humain, c’est passer du particulier à l’universel, de la vie à la mort et savoir discerner la vie dans la mort. 

Un corps nous a été donné et nous en sommes responsables. Il est le terrain de notre expérimentation et c’est à nous et à nous seuls de mener l’expérience jusqu’au bout. Il deviendra donc ce que nous en ferons et nous accompagnera, ombre de nous-même, jusqu’à la dernière seconde de notre vie.

Prenons soin de lui, prenons soin de nous, et l’expérience sera concluante ; tout en nous étant dépassés nous trépasserons sans avoir rien laissé passer et nous passeront, sereins… de l’autre côté. 

© Catherine Gaillard-Sarron 26.02.03

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« INFEMMIE » OU « IGNHOMINIE »

 

La femme contient le problème social et le mystère humain.

Elle semble la grande faiblesse, elle est la grande force. 

Victor Hugo Extrait du Actes et paroles

 

Servantes, serveuses, boniches, domestiques ou femmes de chambre, nurses, bonnes, gouvernantes, employées de maison ! Quelle différence quand les hommes pleins d’arrogance et de mépris les prennent toutes pour des putains !

Femmes de ménage, femmes de bureau ! c’est du pareil au même. D’un coin du monde à l’autre partout le même topo ! Une femme ici vaut une femme là mais elle vaut moins qu’un homme même si c’est un vaurien. 

Est-ce à dire qu’à leurs yeux une femme vaut moins ? Qu’à leur donner la vie fait d’elles des putains ?

Coiffeuses ou pédicures, esthéticiennes, cuisinières, mères de famille, diététiciennes, aides-soignantes ou infirmières, sages-femmes, puéricultrices, mannequins, tops, courtisanes, masseuses, danseuses, prostituées, strip-teaseuses et même religieuses !

Elles s’occupent des corps, des hommes et des enfants, des malades et des vieux, des humeurs et des poils, des fèces et de la crasse, de ces choses infamantes qui dégoûtent les hommes.

Vendeuses ou couturières, agricultrices, vigneronnes, commerçantes, maraichères, boulangères, bouchères ou concierges, opératrices, institutrices, artisanes, policières, chauffeuses, ramoneuses, secrétaires, journalistes ou conseillères, employées de banque, de commerce, cheffes d’entreprises, architectes ou médecins, comédiennes, chanteuses, danseuses, artistes en tous genres !

Elles ne sont qu’ouvrières, blanchisseuses du monde, abeilles laborieuses se tuant à l’ouvrage, cantonnées aux corvées et aux basses besognes, aux niveaux inférieurs de l’échelle sociale.

Et ne parlez pas d’ingénieures, de professeures ou d’écrivaines ! Et encore moins de proviseures, préfètes, docteures ou Chevalières ! On leur concède magistrates, juges, banquières ou avocates, mais pas auteures ou procureures, ni brigadières ou commandantes, à peine tolère-t-on bâtonnières et en aucun cas la ministre !

Dans tous ces métiers masculins qu’elles invertissent avec brio, des hommes imbus de leur pourvoir et inquiets de leur progression, leur reprochent avec virulence cette orthographe iconoclaste. Sous couvert de langue française ils protègent leurs territoires abusant de ces « Droits de l’homme » qu’ils accordent si peu aux femmes leur déniant la reconnaissance qui ferait d’elles des égales.

Il semble qu’à leurs yeux une femme vaut moins  et qu’ils préfèrent encore qu’elles restent des putains ! 

Devant cette inique infemmie  je rêve d’un monde épicène où chacun quelque soit son sexe pourrait y vivre et s’épanouir. Je rêve d’un monde plus juste, débarrassé de ces clivages qui tout en desservant les femmes empoisonnent le monde entier ;  d’un monde où les êtres enfin libres du poids de ces déterminismes verraient enfin cette évidence qu’il n’y a qu’un seul genre humain.

Mais domestiques ou femmes de chambre, serveuses, sportives ou présidentes ! C’est du pareil au même, d’un coin du monde à l’autre partout le même topo !

Femmes de bureau, femmes de ménage, quelle différence quand les hommes les traitent toutes comme des putains ?

© Catherine Gaillard-Sarron 1.6.11

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