La version de votre navigateur est obsolète. Nous vous recommandons vivement d'actualiser votre navigateur vers la dernière version.
A L L O N S   V O I R   S I   L A   R O S E... 

 

Postface A.-C. Biner

Lien A.-C. Biner  Postface

Quatrième de couverture

Ulrich, chimiste à la retraite, misanthrope, célibataire et passionné par la culture des roses ; Denise, maritorne vaniteuse qui écume les concours de beauté pour chats avec Arthur, son angora ! Félix, mari soumis qui se plie à toutes les exigences de Denise, son abominable épouse !

Il n’en faut pas plus pour déclencher les hostilités et faire planer un parfum de discorde sur le quartier de La Concorde…

 

 La vanité est la plus petite des petitesses.

Les plus petits esprits ont les plus gros préjugés  

Victor Hugo

Dans un style fluide et maîtrisé l’auteure nous livre à la fois une image drôle et provocatrice des relations de voisinage. Servie par une indéniable vivacité et un humour noir plaisant, cette satire piquante au ton enjoué dépeint, avec un sens aigu de l’observation, l’engrenage ordinaire d’une guéguerre de quartier. Les protagonistes, délibérément caricaturaux, renforcent encore l'effet tragi-comique des comportements conduisant à de telles situations. Entre conversations badines, rumeurs, conspirations et réflexions socio-philosophiques, le drame se noue autour du félidé.

Un roman joyeusement féroce dans lequel, avec un subtil mélange d'espièglerie et de jubilation, l’auteure explore les failles de ses congénères et nous entraîne, inexorablement, vers la chute finale...

 2015 - 188 pages

 

Commentaire Jacqueline Thévoz le 22.10.15

"Une merveille ce nouvel ouvrage de Catherine Gaillard-Sarron, et une charmante édition de ce roman passionnant et si bien écrit, avec personnages superbement campés et un sujet en or.

Rue de la Concorde se côtoient, non sans frictions, des êtres hauts en couleurs : un retraité cultivateur de roses, une habituée des concours de beauté pour chats, qui, ayant déjà asservi son époux, déclenche une guerre de quartiers...Mais l'on n'en dira pas plus : je vous laisse le plaisir - qui sera grand ! - de la découverte du... pot aux roses..."

Commentaire La Méduse.ch

Lire plus de commentaires

Extraits du roman Allons voir si la rose...

 

 Mercredi 9 juillet 9h  

Jeudi 10 juillet 16h

 

Jeudi 10 juillet 20h

 

Vendredi 11 juillet 15h

 
 
MERCREDI 9 JUILLET 9H
 
Extrait
 
Ulrich Stramer était célibataire. Non pas qu’il fût laid ou disgracié par la nature. Bien au contraire. Haut de taille, élancé, doté d’un physique plutôt agréable et d’un QI au-dessus de la moyenne, il suscitait régulièrement l’intérêt de la gent féminine. Son caractère tatillon et procédurier, cependant, avait vite découragé les quelques maîtresses qui avaient partagé son lit, si ce n’étaient ses conversations. C’est pourquoi, question sexe, pragmatique dans ce domaine comme dans les autres, il recourait régulièrement au service de professionnelles. Par ailleurs, il trouvait largement sur Internet de quoi assouvir ses fantasmes. La présence d’une femme ne lui manquait pas. L’amour non plus. Le seul dont il fut capable s’exprimait dans sa passion pour les roses. Il préférait la solitude de sa villa et la belle compagnie silencieuse de ses fleurs aux bavardages et exigences d’une matrone insatisfaite, telle l’obèse rombière demeurant au 24 de la rue de la Concorde, madame Crosmou, dont les énormes bras blancs serraient en permanence un non moins énorme chat angora sur sa prodigieuse poitrine. Pour un peu, il aurait plaint son mari.Mais Ulrich ne s’intéressait à personne, hormis son frère jumeau, Herbert, colonel à la retraite, qu’il rencontrait tous les mardis au magasin « Toutgros », et sa sœur, Rosie, concierge de son état, mariée à un certain Currit-Vaire dont les « vaudoiseries1 » lui pesaient sur l’estomac autant que les viennoiseries de la boulangerie « Vitefait ». Ulrich se fichait bien de ses voisins. Seules ses roses l’intéressaient. Toutefois, il appréciait la lecture de bons romans policiers, en particulier ceux venant du Nord, et se passionnait pour tout ce qui touchait à l’espionnage et à l’informatique. Du genre introverti et plutôt insociable, il trouvait son équilibre dans une activité qu’il pratiquait de façon assidue voire obsessionnelle. Durant sa vie professionnelle, toute son existence avait été vouée au travail, à présent qu’il était à la retraite, il la destinait totalement à ses roses dont il était extrêmement fier. Au fond, Ulrich Stramer n’était pas un homme compliqué. Mais, pareil à ces gros chiens patauds qui semblaient inoffensifs, il valait mieux ne pas s’aventurer à lui piquer son os pendant qu’il mangeait : le coup de patte ou la morsure pouvait se révéler mortelle.

L’important pour lui, comme pour Bécaud, c’était ses roses… et sa tranquillité.

Or, ce matin, sa sérénité semblait bien compromise. Pour la troisième fois de la semaine, il découvrait avec consternation et colère de nouveaux dégâts dans ses précieux rosiers. Précisément le long de la rue qui longeait sa villa. Stramer était convaincu que ces déprédations étaient le fait de certains enfants mal élevés du quartier. Il les voyait souvent rôder le long de son jardin, bâtons ou crosses de croquet à la main, des airs de conspirateurs sur le visage. Dans ces moments-là, son côté paranoïa virait au rouge et il était capable de rester posté des heures entières derrière sa fenêtre pour les espionner. Primo, c’était une question de principe, et deusio, il était prêt à tout pour protéger ses inestimables roses.

Ulrich Stramer n’aimait pas les enfants, ces petits teigneux aux regards torves et fuyants qui le toisaient avec arrogance et impertinence quand d’aventure il parvenait à en attraper un par le fond de sa culotte – et c’était d’autant plus facile, aujourd’hui, avec ces pantalons qui leur tombaient au milieu des fesses et les empêchaient de courir. Une des raisons pour lui, à l’instar de son frère Herbert, de s’être bien gardé d’en engendrer et de s’en tenir le plus loin possible. Cela dit, s’il n’hésitait pas à leur botter le derrière, l’inimitié était réciproque et les garnements ne se gênaient pas pour lui tirer la langue ou lui faire des doigts d’hon-neur. Il honnissait ces parents sans éducation qui ne pensaient qu’à regarder la télé pendant que leurs morveux saccageaient et vandalisaient les propriétés des honnêtes gens du quartier. 

Naturellement, Stramer n’était pas homme à se laisser faire et sa nature procédurière en faisait un des principaux plaignants du poste de police de la ville. Depuis qu’il était à la retraite, ce n’était pas moins d’une vingtaine de plaintes qui s’empilaient sur le bureau du commissariat pour dénoncer les carreaux cassés, les rosiers abîmés, les pierres et les détritus jetés dans son jardin. Environ une tous les trois mois.

Pour autant, rien ne changeait. Ulrich maudissait intérieurement l’indifférence et l’inaction des forces de l’ordre. Dans son esprit, puisqu’elles n’agissaient pas au maintien de cet ordre qu’il était en droit d’attendre, vu qu’il payait des impôts, c’était donc qu’elles se rangeaient du côté du désordre. Un désordre qu’elles aggravaient de surcroît par leur laxisme et leur passivité. Ce genre d’attitude ulcérait Ulrich. Et il ne pouvait qu’en déduire que, pour être entendu et protéger son bien, il devait lui-même se ranger du côté de la force obscure. À force de n’être plus coupables de rien, il en était convaincu, les gens ne se sentaient tout simplement plus responsables de rien non plus. Ulrich Stramer ne le tolérait plus. Il ne pouvait accepter de vivre dans une société composée d’irresponsables. Cela lui était tout simplement insupportable. Les dommages gratuits et malveillants qu’il venait de constater, ce matin, étaient la goutte de trop. La police étant incapable de le défendre et de mener à bien la mission qui lui incombait, il s’y substituerait ! La réalité étant ce qu’elle était, il se débrouillerait.

Désormais, il agirait seul !

Haut de page

 

JEUDI 10 JUILLET 16H


Extrait

Retranché dans son poste d’observation, au grenier, Stramer remarqua avec étonnement, sur ses écrans, la grosse madame Crosmou qui déambulait dans la rue. Voilà qui était inhabituel. Lui qui passait tout son temps dans son jardin ne l’avait encore jamais vue se promener en pleine journée. Et c’était un spectacle. Aussi large que haute – sa gorge proéminente projetant à la verticale le tissu sur son ventre démesuré – elle ressemblait à un dé géant sur pattes, son ample robe blanche à pois noirs renforçant encore l’illusion. Elle avançait à petits pas, ses chevilles épaisses débordant des escarpins vernis, son opulente poitrine tendue en avant comme un bouclier ou un étendard. Dans sa figure bouffie entourée de ridicules frisettes acajou, ses yeux noirs et suspicieux étaient aux aguets. Elle portait à l’épaule gauche un minuscule sac à main et tenait son chat, un monumental angora blanc à longs poils, en laisse dans la main droite. L’animal, à l’instar d’un pacha, marchait d’un pas lent devant elle, sa face écrasée et hautaine contemplant avec arrogance ce qui l’entourait. Il y avait un air de ressemblance entre le chat et sa maîtresse dans la façon dédaigneuse et méprisante qu’ils avaient de regarder les choses. Il faut dire que le Raminagrobis de madame Crosmou n’était pas un chat ordinaire. C’était une bête de concours ! Une bête de race ! Il avait d’ailleurs remporté plusieurs trophées le désignant comme le plus beau. Ce qu’on ne pouvait pas dire de sa maîtresse… Mais enfin, comme le peuple s’appropriait la victoire du sportif dont il s’enorgueillissait, le confirmant dans ses propres valeurs, la splendeur du chat « Crosmou » rejaillissait en quelque sorte sur Madame qui se pavanait comme si elle avait été « Kate Moche » ou « Claudia Chiffon ».

L’appellation « taupe-modèle », en l’occurrence, lui semblait des plus appropriées.

Laide et obèse, madame Crosmou projetait sur son félidé ses rêves de gloire et de beauté, transcendant ses frustrations à travers les succès que remportait son angora, plus précieux à ses yeux que son propre mari, retraité depuis un an.

Ce dernier, qu’Ulrich avait baptisé Couillemolle, était un tout petit bonhomme – aussi fin que sa femme était massive – insignifiant et sans aucune influence sur sa moitié – ou plutôt son triple – qui le traitait comme le tiers de portion qu’il représentait. Néanmoins, monsieur Crosmou, soucieux de plaire à son épouse, et surtout d’éviter son courroux, la suivait partout comme un petit chien et la conduisait docilement sur les lieux des concours qu’elle écumait.

Que pensait Félix Crosmou de l’admiration sans borne dont sa femme gratifiait le chat ? De la place qu’elle lui octroyait dans sa vie ?

Mystère ! Seuls ses yeux, qu’il tenait souvent baissés, détenaient la réponse à cette question dérangeante.  

 

Haut de page

 

JEUDI 10 JUILLET 20H

 

Extrait

Ce soir-là, la soirée fut plus animée que d’habitude chez les Crosmou. Répandue dans son fauteuil, Arthur vautré sur ses genoux, Denise s’adressa d’un ton péremptoire à son mari.

 — Félix, je suis allée voir jusque devant la maison de ce fou de Stramer cet après-midi, et figure-toi que ce malade a véritablement électrifié sa clôture, dessus et dessous en plus ! Il a le droit de faire ça ? 

— Bien sûr, si c’est sur son terrain et qu’il signale la chose ! Il l’a signalé ?

— Oui, mais le panneau est minuscule ! bougonna-t-elle tout en  peignant son angora.

Le matou ronronnait si fort que Félix lui jeta des regards agacés. Arthur, comme s’il sentait son exaspération leva à demi ses paupières et l’observa d’un œil oblique et conquérant.

Ma parole, pensa Félix, ce chat se fout de ma gueule. Il le fixa un instant, comme pour s’assurer qu’il se faisait des idées, mais le chat soutint son regard et Félix y lut un dédain et une condescendance tels qu’il se retint à grand peine de lui tordre le cou. Attends sale bête, se dit-il en lui-même, il y aura bien un moment où ta maîtresse ne sera pas là pour te protéger et là…

— Félix, je te parle ! beugla soudain sa femme. Ce n’est pas le moment de rêvasser, bon sang ! Le concours est dans deux jours, et cette fois Arthur à toutes les chances de remporter la coupe !

Dérangé par les éclats de voix, le matou sauta d’un bond étonnamment agile des genoux de sa maîtresse et s’en fut vers la cheminée, la queue haute et ondulant de la croupe.

— Oui, oui, dit son homme d’une voix distraite en regardant le pachyderme, comme il l’appelait, faire sa pute et le narguer.

— Donc, poursuivit sa femme, il ne faut absolument pas qu’il sorte avant samedi. Tu as compris !

— Mais oui, répondit Félix d’un ton impatient.

— C’est toi qui es responsable de lui jusqu’à samedi ! Et je te préviens, reprit-elle d’un ton menaçant, s’il lui arrive quelque chose…

— Il ne lui arrivera rien ! l’interrompit son mari, excédé.

Mais il ajouta d’une voix cauteleuse, baissant les yeux vers l’angora qui ronronnait devant la cheminée :

— Tu sais très bien que j’adore Arthur…

À cet instant, comme alerté par le ton mielleux employé par Félix, le chat dressa les oreilles et le défia de son regard hypnotique, sa queue balançant ostensiblement de gauche à droite : « Miaulera bien qui miaulera le dernier ! » semblaient dire ses pupilles émeraude pailletées de fauve.

Et là-dessus, comme pour bien lui signifier qui était le favori de la reine, il sauta sur les genoux de Denise qui se mit aussitôt à le caresser avec empressement.

— T’as intérêt, avertit son épouse en lui lançant un regard comminatoire.

 

 Haut de page

VENDREDI 11 JUILLET 15H 

 

Extrait

En prévision de la journée du concours de samedi, Denise Crosmou se rendit chez sa coiffeuse : il fallait qu’elle soit belle quand crépiteraient les flashs de la victoire. Avant de partir, elle recommanda une énième fois à son mari de bien garder Arthur à la maison pendant son absence et de ne pas oublier de réparer la barrière de la mezzanine. Il promit, agacé par son insistance inquiète. Décidément, ce chat lui sortait par les oreilles. Aussi, dès qu’elle eut passé le seuil de la porte, Félix poussa un long soupir de soulagement. Enfin seul ! Il avait au moins trois heures devant lui. Trois longues heures sans la présence envahissante et étouffante de son épouse. Félix ne détestait pas Denise, pour autant. Même si elle régentait sa vie et le traitait avec peu de considération, il s’était habitué à sa toute-puissance, devenue rassurante au fil des ans. À l’instar d’un chien servile, il recherchait son affection, son attention, ne jappant juste pas quand il obtenait une faveur ou une récompense.

Mais peut-être aurait-il dû miauler pour gagner ses bonnes grâces ? Comme Arthur… Arthur qui s’appropriait les genoux de sa femme et le défiait de ses fentes jaunes.

Pour tout dire, l’attachement ostentatoire que Denise manifestait envers son animal le mettait de plus en plus mal à l’aise et lui gâchait carrément la vie. En définitive, Félix ne parvenait pas à savoir si l’intérêt qu’elle témoignait au chat venait de son désintérêt pour lui ou si c’était à cause de son désintérêt à lui qu’elle s’était intéressée au chat. La question le turlupinait et restait en suspens. Si Denise avait eu l’enfant qu’elle avait longtemps espéré, peut-être que les choses auraient été différentes. Le fait est qu’elle n’en avait pas eu et que, consciemment ou non, elle avait en partie comblé ce manque avec Arthur.

Cela dit, il n’aimait pas le côté Reine d’Angleterre de son imposante moitié, ni le sentiment qu’il avait de n’être que le prince consort, le roi étant Arthur, évidemment, même privé d’épée.

Mais que s’imaginait-elle ? Il n’avait pas été durant plus de quarante ans le patron du « Garage Crosmou » sans faire preuve de qualités et de compétences qui méritaient le respect. Il avait sa dignité tout de même ! Et contrairement à Arthur, il n’était pas châtré, lui ! Certes, il était menu, mais cela ne lui donnait pas le droit de le traiter ainsi. Le fait de ne pas être bâti comme une armoire à glace ne signifiait pas qu’il était commode. Si les circonstances l’exigeaient il était tout à fait capable de faire valoir ses droits. Mais Denise préférait l’ignorer. 

À cet instant, l’impressionnant matou entra dans la cuisine d’un pas majestueux et le toisa de son air impérial. Cela eut immédiatement le don de l’irriter. D’autant que, pour une fois, il était seul avec le chat et pouvait exprimer sans retenue ce qu’il éprouvait à son égard.

— Arrête ton cirque ! lui lança Félix d’un ton caustique, comme s’il parlait à un rival. Si tu crois que tu m’impressionnes avec ta face de raie ! Je n’arrive même pas à comprendre comment on peut te trouver beau ! 

Arthur s’arrêta subitement, comme s’il avait compris, et lui pouffa au visage : « Pauvre idiot ! » semblaient se gausser ses yeux perçants, « Non seulement c’est toi qui as l’air d’un clown avec cette raie débile qui sépare les trois poils qui te restent sur le crâne, mais en plus ton numéro ne vaut pas un clou ! Sache que la bête de cirque, ici, c’est toi, pas moi ! »

L’angora le fixa un instant de sa face aplatie, comme pour bien faire passer le message, puis, tortillant du postérieur, fit prudemment demi-tour en longeant le mur de la cuisine pour retourner au salon.

— C’est ça, siffla Félix. Va te cacher sale bête ! Tu reviendras quand ta protectrice, ta maquerelle sera revenue !

Devant la fuite du félidé, Félix se sentit soudain un peu honteux de son attitude. Qu’est-ce qui lui prenait de parler à ce chat ? Ce n’était qu’un animal, à la fin ! Mais sa vue et sa mâle suffisance le ramenaient immanquablement aux humiliations quotidiennes que lui infligeait sa femme et à sa propre insuffisance. Cela lui était insupportable. Félix remâcha un moment sa rancœur devant l’évier. Plus énervé qu’il ne l’aurait souhaité, il ouvrit en grand la fenêtre de la cuisine pour s’aérer l’esprit. L’air saturé de lavande lui caressa le visage. Il respira un grand coup. Mais cela ne le calma pas. Décidément, cette situation l’oppressait de plus en plus. Il hésita une seconde, les yeux fixés sur le jardin. Il avait besoin d’un verre. Dans une volte-face soudaine, il se dirigea d’un pas précipité vers le meuble du salon dans lequel il dissimulait une bouteille d’alcool. Sans plus penser à la fenêtre ouverte, il attrapa le flacon et alluma la télé. Regarder les sports en paix en sirotant un bon vieux cognac, voilà qui allait apaiser un peu son ressentiment envers le chat et sa femme. La barrière pouvait attendre.

Dans son dos, Arthur en profita pour s’éclipser…

 

Contenu